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Les Bleus en argent à Lucerne

Sur cette étape suisse de la coupe du monde, l’équipe de France était au travail pour préparer les championnats du monde de Shanghai. Mais cela ne l’a pas empêchée de débarquer à deux reprises au ponton d’honneur.

Le Rotsee affichait ce matin un calme olympien, des conditions idylliques – hormis la chaleur certes moins écrasante qu’en France mais quand même prégnante – pour permettre aux rameuses et rameurs qualifiés de s’exprimer du mieux possible, et les équipages tricolores ont pu en profiter, glanant au passage quelques récompenses pour le travail accompli depuis le début de la saison.

Après la course préliminaire de vendredi, Alexis Sanchez retrouvait en finale du skiff PR1 l’Australien multiple médaillé paralympique Erik Horrie et l’Allemand Marcus Klemp. Trois engagés dans cette course, donc seulement deux médailles au bout des 2000 mètres sur le Rotsee. Le tricolore a misé sur ses qualités de starter et est parti beaucoup plus fort que vendredi, mais il en fallait plus pour suivre le train d’enfer imposé par le skiffeur des antipodes, l’écart se creusant petit à petit. Mais le rameur marseillais n’a jamais été sérieusement inquiété par l’Allemand, terminant ainsi la course à la deuxième place et décrochant l’argent. « Lucerne c’est un bassin que j’aime beaucoup, lance Alexis Sanchez, ça représente la qualification pour Paris, un bassin magnifique, je n’ai que des bons souvenirs ici. Même aujourd’hui où on souffre bien pendant les courses, on prend du plaisir, on entend le public. On est à la fin d’un gros cycle d’entraînement, donc l’état de forme pêche. On a aussi tenté des choses sur le matériel. L’objectif principal c’est Shanghai et Lucerne était l’occasion de se jauger face à Erik Horrie pour arriver au niveau des meilleurs mondiaux et capitaliser sur tout ça ». Alexis Sanchez a déjà les yeux rivés sur le stage terminal au Temple-sur-Lot et les mondiaux en Chine.

Une extrême densité est déjà présente en deux de couple féminin. La finale A sur le Rotsee l’a confirmé. Une course haletante durant laquelle, hormis pour l’équipage chinois en tête tout au long de la course, quatre autres bateaux se tenaient dans la même demi-seconde. Dont les Françaises Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti. Comme sur leurs deux premières courses, les deux rameuses réalisent une fin de course d’enfer, terminant ainsi à 71 centièmes des Chinoises et devant les Grecques. « Sur tout le week-end, commente Emma Lunatti, on s’était dit qu’on ferait le maximum avec nos forces et nos points moins forts du moment, on a beaucoup travaillé sur chaque parcours, appris plein de choses différentes. J’ai zéro regret car on a donné 100 % ». Elodie Ravera-Scaramozzino confirme : « on a fait de mieux en mieux au fur et à mesure du week-end, le niveau monte, c’est le jeu. Heureusement que nous aussi, on a élevé notre niveau. C’est un point de départ en double cette saison, on a donné le meilleur ». Les deux rameuses du deux de couple finaliste de Paris 2024 peuvent désormais rêver à la suite de la saison, même si comme le dit Emma Lunatti : « on prendra tout ce que 2025 nous donnera ».

Au vu des protagonistes de la finale du quatre sans barreur masculin, la course promettait d’être relevée. Les commandes ont rapidement été ravies aux Roumains par le bateau australien. Valentin Onfroy, Hugo Boucheron, Nikola Kolarevic et Armand Pfister ont pointé à la deuxième place jusqu’au passage des 1500 mètres, avant que les Roumains et les Lituaniens n’entament une belle remontée. Les Bleus ont franchi la ligne d’arrivée en quatrième position, au terme d’un parcours dont ils n’ont pas à rougir sur ce plateau de très haut vol.

La matinée avait débuté avec la finale B du deux sans barreur féminin. Une course dominée par l’équipage chilien. Margaux Bailleul et Joséphine Cornut ont terminé cinquièmes du parcours, se classant au onzième rang de cette étape de coupe du monde.

Dans la course suivante, la finale B du deux sans barreur masculin, Alistair Gicqueau et Florian Ludwig ont réussi à maintenir l’écart avec la première paire australienne, franchissant la ligne d’arrivée en deuxième position, décrochant le huitième rang à Lucerne.

Le directeur des équipes de France, Antonio Maurogiovanni, est revenu sur la prestation de l’équipe de France ce week-end à Lucerne. « Cette étape de coupe du monde fut très compétitive, beaucoup de pays étaient présents, et ce que nous avons fait était plutôt bon. Tous les équipages ont couru à leur maximum, nous avons beaucoup appris, tout cela a été très positif. Nous sommes heureux, mais pas encore satisfaits. Le quatre sans barreur masculin a fait une belle course, l’équipage est sous cette forme depuis deux semaines. Hugo Boucheron fait ici sa première compétition internationale en pointe. Ils entrent en finale et sont proches des leaders. Nous allons maintenant voir si Hugo va rester en pointe ou en couple, il va y avoir les piges d’ici là, ce n’est pas encore décidé. Emma Lunatti et Elodie Ravera-Scaramozzino ont réalisé une belle performance, nous allons voir ce qu’il faut faire de mieux dans la première partie de la course. Cette médaille, elles la méritent. En pointe féminine et masculine, les bateaux et les athlètes sont jeunes, ces équipages apprennent encore ».

Les piges auront lieu fin juillet début août à Vaires-sur-Marne, avant le stage terminal à Varèse avec les bateaux retenus.