Elles l’ont fait ! En s’offrant l’argent mondial à Shanghaï, Hezekia Peron et Emma Cornelis ramènent la France sur le podium du deux sans barreur féminin, près de trente ans après la dernière médaille française dans cette catégorie !
Après avoir dominé leur série et leur demi-finale, les Françaises ont une nouvelle fois démontré leurs qualités et leur complémentarité. Parties prudemment, elles pointaient troisièmes derrière les Roumaines – grandes favorites – et les Italiennes après 500 m. Progressivement, elles ont pris l’ascendant sur les Italiennes, prenant l’avantage jusqu’à compter une longueur d’avance sur leurs poursuivantes. Dans les 500 derniers mètres, les Américaines sont revenues très fort, mais Emma Cornelis (Nancy SN) et Hezekia Peron (Libourne CN) ont su trouver les ressources pour repousser cette attaque et franchir la ligne en deuxième position derrière les Roumaines !
À l’arrivée, l’émotion était immense. « Incroyable. Magnifique. On n’arrive pas à croire ce qui vient de se passer. On avait décidé de courir notre propre course et c’est ce qu’on a fait jusqu’à la fin », a confié Hezekia Peron au micro de World Rowing.
Christine Gossé, dernière médaillée française dans cette embarcation, a salué la performance : « Le deux sans barreur, c’est avant tout une complémentarité. Tu peux avoir deux bonnes individualités, mais si ça ne “match” pas, ça n’avancera pas. Là, elles ont eu la chance de trouver cette complémentarité. Le bateau, techniquement, il est magnifique. Il est posé. Elles arrivent à faire des coups d’aviron similaires, longtemps. Techniquement, elles étaient au top. Physiquement, elles étaient prêtes. Leur manière de ramer leur a permis de poser leur geste, d’être régulières et d’être présentes chaque coup sans s’entamer. »
La journée a également souri au deux sans barreur masculin composé d’Alistair Gicqueau (Tours ATM) et Florian Ludwig (Chambéry CNCB). Engagés en finale B, les Bleus ont signé une course pleine de maîtrise. Après avoir laissé les Néerlandais mener durant la première partie de la course, ils ont produit leur effort pour prendre l’avantage, jusqu’à avoir plus d’une longueur d’avance sur leurs concurrents. Les Français s’imposent et décrochent la 7e place mondiale.
Satisfaits, les deux rameurs retenaient surtout l’état d’esprit affiché. « Cette course, on l’a abordée avec beaucoup de sérénité et l’envie de bien finir ces championnats du monde. On a traversé beaucoup de choses cette saison mais malgré ça, on a réussi nos championnats du monde. On est très contents », commente Alistair Gicqueau. Florien Ludwig complète : « La consigne, c’était vraiment d’aller chercher la première place, d’apprendre à gagner des finales. On a vraiment fait notre meilleure course au meilleur moment. »
En quatre de couple, Martin Bauer (Haute-Seine SHNS), Yoann Lamiral (Aix-les-Bains EN), Victor Marcelot (Boulogne 92) et Hugo Roch (Lyon Caluire ACLC) se classent 11es de ces championnats du monde. Après un départ difficile, les Français ont dû courir pour revenir dans la course. Ils terminent finalement cinquièmes de cette finale B. Ce résultat reste prometteur pour ce jeune équipage, dont trois rameurs disputaient leurs premiers championnats du monde. Une expérience précieuse pour la suite.
Enfin, la journée avait débuté par l’entrée en lice du deux de couple mixte PR3 (Laurent Cadot et Eva David). Face aux Allemands emmenés notamment par l’Olympienne Kathrin Marchand, les Français ont bataillé pour la deuxième place avec les athlètes internationaux neutres. Deuxièmes de leur série, ils se qualifient pour la demi-finale prévue demain vendredi à 7h03 (heure française).
Un gros programme attend l’équipe de France demain aux championnats du monde : la demi-finale du deux de couple mixte PR3 mais aussi la finale A d’Alexis Sanchez en skiff PR1 (8h20), d’Emma Lunatti et Elodie Ravera-Scaramozzino en deux de couple (8h37) et du quatre sans barreur à 9H19 !
Photo : Anthony Benoît