Quelques heures après la finale, quel est votre ressenti ?
- Emma Cornelis : C’est dur de réaliser ce qui s’est passé !
Pouvez-vous nous parler de cette finale ? On a cette photo où on te voit Hezekia, la tête tournée vers les Américaines, qu’est-ce que vous vous dites à ce moment-là ?
- Emma : On s’est dit qu’elles ne passeraient pas (rires). On les a rencontrées en série et en demi-finales et déjà, Hezekia m’avait dit « C’est mort, elles ne nous battront pas ». Quand j’ai vu qu’elles remontaient, j’ai pensé à cette phrase et je me suis dit « soutiens, soutiens pour qu’elle t’emmène devant ». Et on est restées devant.
Emma, ça fait quelques années maintenant que tu es en équipe de France et que tu te bats pour réaliser ce type de performance, est-ce que ça donne encore plus de saveur à la médaille ?
- Emma : Oui évidemment, ça fait super plaisir. On a fait un stage qui s’est vraiment bien passé, ce qui m’a permis d’aborder le championnat avec beaucoup de confiance et de sérénité. Ça nous a permis à chaque parcours de nous faire plaisir, de faire la différence et d’avoir ce petit truc en plus qui fait passer la ligne d’arrivée dans le bon sens.
Hezekia, il y a tout juste deux mois, tu étais aux championnats du monde U23 à Poznan. Est-ce que tu as senti une différence d’enjeu entre ces deux compétitions ?
- Hezekia : J’ai essayé de ne pas comparer, pour ne pas ajouter une pression supplémentaire. Je pense que c’est ce qui m’a aidé à rester concentrée sur ce que je devais faire. Oui, tu vois les stars mondiales, ça c’est assez fou, mais j’ai essayé de ne pas être trop faire attention à ça.
Est-ce que vous pouvez nous parler de cette complémentarité que vous avez réussi à trouver très rapidement ?
- Emma : Quand on a fait les Trials, en août, on avait aucun kilomètre ensemble. On a fait un réveil musculaire de quatre kilomètres et on a fait la course. Je me souviens qu’à ce moment-là, j’étais à la nage et déjà, ça allait très vite. On a fait d’autres parcours et à chaque fois, on a fait de bons chronos. On a vraiment ressenti cette complémentarité et ça s’est confirmé pendant le stage à Varèse. On a fait que des bonnes sorties. On s’est toujours fait plaisir et oui, je pense que quand on trouve la bonne personne, ça fait la différence. C’est vraiment l’aviron comme on aime !
Un petit mot sur votre entraîneur, Adrien Druenne ?
- Emma : Au début, on était tous un peu timide mais il s’est beaucoup ouvert et je pense qu’on a trouvé un bon rythme tous les trois. C’était simple, toujours positif. Que ce soit pendant le stage ou les championnats du monde, il nous a toujours répété de nous appliquer à faire les choses étape par étape. Même sur le briefing avant la finale, c’était encore étape par étape (rires).
Est-ce que vous auriez trois mots pour décrire votre coéquipière ?
- Emma : Je dirais d’Hezekia qu’elle est déterminée, courageuse et pleine de bonnes « vibes » !
- Hezekia : Emma, pour moi, elle est hargneuse, bosseuse et oui, « good vibes » !
Est-ce que vous avez un petit mot pour vos clubs et vos familles qui vous suivent depuis que vous avez commencé l’aviron et qui vous ont suivi à distance pendant ces championnats du monde ?
- Emma : On les remercie parce que c’est grâce à leur soutien qu’on peut être là aujourd’hui. On reçoit plein de messages et ça fait vraiment chaud au cœur de voir qu’ils sont derrière nous et nous soutiennent à 100%. On sait que même dans les moments durs, ils sont là pour nous donc dans un moment comme celui-ci, on a encore plus envie de leur dire merci.
- Hezekia : Je pense que c’est nos proches qui vont nous aider à réaliser ce qui est en train de se passer. Nous on est encore la tête dans le bateau, à vouloir aller toujours plus vite.
Quel conseil pourriez-vous donner à une jeune rameuse qui vous a suivi cette semaine et voudrait elle aussi monter sur le podium des championnats du monde ?
- Emma : Je dirais qu’à l’entraînement, c’est important de prendre du plaisir mais il faut aussi toujours travailler. Le travail finit toujours par payer.
- Hezekia : Il faut parfois être patiente, mais si on a l’envie, tout le monde peut y arriver.