La dernière journée des championnats du monde d’aviron et de para-aviron, disputés à Shanghaï du 21 au 28 septembre, était marquée par la finale du deux de couple mixte PR3 français.
Grâce une deuxième place en série puis une troisième place en demi-finale, Laurent Cadot et Eva David avaient décroché leur billet pour la grande finale. Ce dimanche, les Français ont pris un départ convainquant, pointant cinquièmes à mi-parcours. Dans un mille central très maîtrisé, ils sont restés au contact, à une longueur des Australiens à l’entrée du dernier 500 mètres. La fin de course a été plus difficile et le duo a finalement cédé face au retour des athlètes internationaux neutres, terminant ainsi à la sixième place mondiale.
Pour l’entraîneur Germain Pontois, ce résultat dépasse la simple lecture du classement : « Eva est une toute jeune rameuse, qui a plein de choses à apprendre de notre discipline et du haut niveau. Même si elle est en équipe de France de basket fauteuil, ce n’est pas du tout le même sport. Elle sort d’une lourde opération à l’épaule pendant l’hiver, qui a ralenti sa progression, mais elle est là aujourd’hui, elle avait bien sa place et elle a tenu son rang. C’est un profil très intéressant pour l’avenir. Il suffit maintenant qu’elle aille tremper ses pelles plus souvent sur l’eau, à Nantes, pour progresser individuellement. »
Aux côtés d’Eva, l’expérience de Laurent Cadot a été déterminante. Champion du monde en 2022, champions d’Europe en 2023, il a été cette saison un moteur pour cet équipage : « Laurent fait une super saison. Il a été fort aux championnats de France bateaux courts, à la coupe du monde de Varèse avec Grégoire Bireau, et il a su transmettre. Ce rôle n’est pas facile, peu de personnes auraient été capables de le tenir de cette manière-là. Laurent sait faire ramer les gens, les comprendre, les accepter. C’est ce qui fait toute sa force », souligne Germain Pontois.
Formé avant l’été, l’équipage formé par Eva David et Laurent Cadot n’avait que 27 sorties communes en bateau avant ces championnats. Pour Germain Pontois, « l’objectif était d’écrire une page blanche et de prendre énormément d’expérience. Le meilleur entraînement, c’est la compétition. Ces trois courses ont été très bien construites et on a progressé à chaque fois. Certes, il en manque encore un peu, mais nous n’avons jamais été aussi proches de nos adversaires, qui pour la plupart sont déjà médaillés mondiaux ou paralympiques. Dans ce contexte, nous réalisons vraiment un très bon championnat. »
Cette dernière journée de compétition a également marqué un tournant dans l’histoire de l’aviron international, avec l’entrée au programme de deux nouvelles épreuves mixtes : le deux de couple et le huit barré. Pour cette première édition, les titres mondiaux sont revenus à l’Irlande et à la Roumanie.
Photo : Anthony Benoît