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Rame / banc fixe

Les régions du littoral ont développé au fil des siècles des pratiques d’aviron en mer adaptées aux spécificités maritimes locales. Principalement conçus pour la pêche ou le sauvetage, les bateaux à l’aviron devaient permettre de sortir en mer par tous les temps, les rameurs se tenant assis sur un banc fixe.

Les origines de l’Aviron à Banc Fixe

L’aviron à banc fixe rassemble une incroyable diversité d’embarcations liées à des usages et à des environnements spécifiques. Les embarcations à la rame ont d’abord eu, et continuent parfois d’avoir, un usage utilitaire. Elles étaient les annexes des bateaux de pêche et permettaient de déployer les filets, d’aller au plus près des bancs de poisson ou encore de décharger les cargaisons à terre lorsque la configuration du port ne permettait pas au navire principal de venir à quai. Elles permettaient également le sauvetage des personnes en mer, lorsque les conditions de mer ne permettaient pas aux embarcations à voile d’être utilisées.

Avec la motorisation des navires de pêche et de sauvetage, la pratique de l’aviron à banc fixe traditionnelle s’est orientée vers des pratiques plus ludiques et sportives telles que les tournois de joutes ou les compétitions de surf boat.

Chaque région maritime, et même intérieure avec le Rhône, la Loire ou le Léman, possède ses propres embarcations traditionnelles et types de compétitions.

La reconnaissance de l’Aviron à Banc fixe au sein de la FFA

C’est au début des années 2000 que l’Aviron à Banc Fixe trouve sa place au sein de la FFA avec la volonté de plusieurs clubs des Pyrénées-Orientales de s’inscrire dans la dynamique fédérale. L’Aviron à Banc Fixe est maintenant une pratique à part entière pour laquelle la Fédération a mis en place des outils spécifiques de structuration tels que :

La licence BF,
Des Brevets de rameurs et de barreurs Banc Fixe,
Une formation diplômante d’Initiateur Aviron Banc Fixe à destination de l’encadrement bénévole des clubs.

Les pratiques régionales fédérées

Actuellement, la FFA accueille plusieurs pratiques traditionnelles régionales :

Méditerranée

Très proches l’une de l’autre, la barque provençale (influence italienne) et le Llagut de rems (Catalogne), sont des embarcations de pêche qui comportent selon leur origine, 3 à 4 bancs de nage permettant d’accueillir 6 à 8 rameurs et 1 barreur à barre franche. La pratique de compétition se fait principalement en duel sur des parcours de 500 à 1000m avec un ou plusieurs virements à 180° selon la distance. Une variante « Beach Rowing » a été adaptée par la Ligue d’Aviron d’Occitanie.

Pays Basque

Ces embarcations tirent également leur origine de la pratique professionnelle de la pêche.

La traînière, d’une longueur de 12 mètres, est originaire de la Cantabrie (nord de l’Espagne).

Un équipage se compose de treize rameurs, et un barreur à la poupe. Douze des rameurs sont assis par deux, sauf le rameur de proue qui est seul. L’Entente “Lapurdiko Arraun Taldea (LAT)” regroupant les rameurs des différents clubs du Pays Basque français représente ce territoire dans les différentes régates d’Euskal Herri et de Cantabrie.

D’une longueur maximale de 5 à 6 m, le Batteleku est manœuvré par 3 personnes, deux rameurs installés l’un derrière l’autre sur le côté bâbord et un barreur qui participe à la nage,

Le club Ur Ikara a créé en 1992 le trophée Teink, un raid en batteleku de 6 jours et 84,5 miles, de Bilbao à Saint Jean de Luz.

Martinique

Le 3 Z’aviron est une embarcation à rame issue de la culture amérindienne du nord caraïbe et de la Martinique utilisée à l’origine par les pécheurs.

Le 3 Z’aviron est manœuvré par 3 rameurs placés l’un derrière l’autre (2 sur bâbord et un sur tribord). Le barreur ou « patron » participe à la nage ainsi qu’à la direction à l’aide d’une pagaie. La Ligue de Martinique d’Aviron organise chaque année son championnat de Ligue de 3 Z’aviron.

Côte Ouest

Répandu en Bretagne et Normandie, le Doris est une embarcation de petite taille propulsée à la rame, la godille, la pagaie ou la voile. D’une longueur n’excédant pas les 6m, ces barques peuvent être utilisées en pointe ou en couple, seul ou à plusieurs.

La Yole d’Aboville à six rameurs est un bateau traditionnel remis au gout du jour par Gérard d’Aboville après sa traversée transatlantique à la rame en 1981.

Intérieur

Il existe 2 types de canots sur le Léman construits avec ou sans tableau arrière. Ces derniers sont appelés « baleinières » et sont composés de deux rameurs par rang, dont le nombre peut varier, et d’un barreur à la poupe. À l’origine ce sont des barques de pêche du Pays Basque utilisées comme navire de sauvetage sur le lac.

Sur le Rhône et la Loire, ce-sont également des embarcations de sauvetage pour aider les populations inondées qui sont à l’origine de la pratique de l’Aviron à Banc Fixe.