En cette première année de l’olympiade qui s’achèvera à Los Angeles en 2028, l’aviron international retrouve le Rotsee. 44 nations sont présentes sur cette ultime étape de coupe du monde 2025, où la France est présente avec six embarcations.
Les premières à s’élancer furent Margaux Bailleul et Joséphine Cornut-Danjou en deux sans barreur. Les deux rameuses tricolores ont mis du temps à s’installer face à de solides concurrentes, mais ont su se reprendre sur le deuxième 1000, terminant à la quatrième place. Le nouveau système de progression sanctuarisait les deux premières places de chaque série pour entrer en demi-finale, les six autres places étant attribuant aux six meilleurs temps suivants. Cinquièmes sur ce second classement, Margaux Bailleul et Joséphine Cornut courront ainsi en demi-finale demain à 10 h 40. « C’est leur premier 2000 ensemble en deux sans barreur, note Adrien Druenne, entraîneur du bateau, la première aussi pour Margaux. Cette course leur a permis de se rassurer sur leurs capacités à réaliser un 2000 à un bon niveau de performance, elles font une bonne seconde partie de course et retrouvent les repères pris à l’entraînement. L’objectif en demi-finale sera de grappiller des secondes sur le premier 1000, avec plus de sérénité ».
Le bateau suivant fut le deux sans barreur de Florian Ludwig et Alistair Gicqueau. Face à eux notamment, la paire roumaine championne d’Europe il y a quelques semaines à Plovdiv qui a survolé la course. Les Bleus ont eux aussi terminé, comme leurs homologues féminines, quatrièmes de la série, mais empochent le sixième temps derrière les deux premiers de chaque série. Ils entrent également en demi-finale demain à 10 h 45. « C’est une belle première course, commente Anthony Lalande, entraîneur du deux sans barreur masculin, dans le sens où le bateau continue à évoluer au fur et à mesure des échéances internationales. Ils ont su prendre les devants sur certains bateaux, ce qui leur permet d’entrer en demie. Le bateau a une belle marge de progression, avec des jeunes motivés qui ont envie et sont acteurs de ce qu’ils font ».
Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti n’ont pas vraiment fait dans le détail en série du deux de couple. Si, au passage des premiers 500 mètres de course, elles pointaient à la troisième place, elles ont ensuite entamé une remontée impressionnante pour reprendre le leadership au bateau chinois et passer la ligne d’arrivée en tête de 63 centièmes. Direction la demi-finale demain à 10 h 55. « C’est bien parce qu’elles gagnent en série face à un bateau de référence, commente leur coach Camilles Ribes, mais pour autant ce n’est pas un parcours parfait. Il y a du bon parce qu’on est là pour gagner des courses, et le faire quelle que soit la qualité du 2000, ça reste l’essentiel. Mais il y a des choses qu’il faudra mieux faire ». Issues du quatre de couple présent aux Europe de Plovdiv fin mai, les deux rameuses ont su rapidement retrouver la vitesse de coque, les ajustements d’un double.
Le quatre sans barreur masculin de Valentin Onfroy, Hugo Boucheron, Nikola Kolarevic et Armand Pfister avait lui aussi de sacrés clients dans sa série, notamment l’équipage croate embarquant les frères Martin et Valent Sinkovic et Patrik et Anton Loncaric qui, sans surprise, se sont emparés de la tête de course. Les Bleus ont réussi à s’installer en deuxième position, repoussant les attaques de leurs poursuivants et disputant même la première place dans les derniers mètres, terminant deuxièmes à seulement 40 centièmes de seconde des Croates, se qualifiant ainsi pour la demi-finale demain à 11 h 15. « Le quatre sans est comme un nouveau projet, note leur entraîneur Giuseppe de Vita, deux des rameurs sont jeunes, les deux autres ont de l’expérience mais étaient des coupleux la saison dernière. Les choses sont assez ouvertes, nous voulons faire passer le message aux athlètes que la première chose à développer est la capacité physique individuelle, la vitesse du bateau suivra. Ce n’est que le début ».
Le dernier bateau tricolore à s’élancer sur le Rotsee fut le skiff PR1 d’Alexis Sanchez. Le rameur de l’Avi Sourire courait pour l’attribution des lignes d’eau de la finale de dimanche. Une course dont l’Australien Erik Horrie, médaillé de bronze aux Jeux paralympiques de Paris a rapidement pris les commandes, le Français terminant quant à lui deuxième tout en parvenant à garder le contrôle sur l’Allemand Marcus Klemp. « On est venus ici avec la volonté de ne pas préparer spécifiquement cette compétition, commente Germain Pontois. Même s’il a fait les Jeux, ça reste un jeune rameur. On est sur un projet de développement pour 2028 et se permettre de faire des choses cette année qu’on ne fera pas les années suivantes. Il n’est pas dans un grand état de forme, c’est assumé, mais c’est toujours difficile pour un athlète. L’objectif aujourd’hui était de travailler sur un autre profil de course, de faire un premier 1000 plus lent que le deuxième 1000, ce qui est difficile pour lui. On va lui laisser courir la finale comme il aime, avec ses qualités de start, mais l’état de forme nous rappellera à l’ordre dimanche ».
Le deux de couple masculin n’a pas eu la même chance que ses prédécesseurs de la matinée. Yoann Lamiral et Victor Marcelot affrontaient les Suisses vainqueurs à la première étape de coupe du monde à Varèse, les Croates cinquièmes aux championnats d’Europe. Sixièmes au passage des premiers 500 mètres, les tricolores sont parvenus à resserrer l’écart et à finalement s’installer à la quatrième place jusque sur la ligne d’arrivée, mais leur classement au temps ne leur a pas permis de se qualifier pour la suite. Ce sera une finale C demain à 9 h 12.
Suite des opérations demain sur le Rotsee avec quatre demi-finales pour les Bleus, et une finale C.
Rédaction : Fabrice Petit pour la FFAviron
Photo : Frank Leloire/Mag Aviron pour la FFAviron