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Me connecter / Créer mon compteL’aviron français se souviendra sans doute longtemps de la journée du mardi 9 août 2016. Il en conservera le souvenir d’une matinée parfaite, où le soleil a donné à ses rameurs les couleurs de la réussite. Au quatrième jour des épreuves des Jeux de Rio 2016, l’équipe de France a envoyé en un peu plus d’une heure quatre de ses bateaux en finale olympique. Un carton plein. Superbe.
Germain Chardin et Dorian Mortelette ont montré la voie, un peu avant 10 h, en demi-finale du deux sans barreur. Engagés dans la première des deux courses, ils ont attaqué le parcours avec sagesse (4ème aux 500 m), avant de forcer la cadence pour s’installer à la 3ème place et la conserver jusqu’à la ligne. Quatre ans après leur médaille d’argent des Jeux de Londres, ils retrouveront jeudi 11 août l’ambiance d’une finale olympique. Ils y rameront à la ligne 6 d’une course où seront également présents les bateaux sud-africain, britannique, italien, néo-zélandais et australien.
Elodie Ravera et Hélène Lefebvre vivront elles aussi une finale de l’intérieur, pour leur première participation aux Jeux olympiques. En demi-finale, elles ont effectué un départ plus prudent que d’habitude (5èmes aux 500 m), avant de remonter patiemment, sans jamais se laisser gagner par le doute ou la panique, jusqu’à la 3ème place. Leur performance leur offre une place pour la finale du deux de couple, prévue jeudi 11 août. Elles y seront placées au couloir 1. A leurs côtés, les équipages britannique, polonais, grec, lituanien et américain. L’aviron français féminin n’était pas représenté aux Jeux de Londres en 2012. A Rio, il a déjà en poche une place en finale. Il faut remonter aux Jeux d’Atlanta en 1996 pour retrouver d’un trace d’un bateau féminin français en finale olympique.
Même réussite pour Matthieu Androdias et Hugo Boucheron, les deux partenaires du deux de couple. En demi-finale, ils avaient affaire à deux bateaux face auxquels ils n’avaient encore jamais connu la victoire en deux années de compétitions internationales : les Allemands Hacker/Krueger et les Lituaniens Griskonis/Ritter. Pas simple. Mais une course intelligente et maîtrisée leur a offert une place en finale. Troisièmes en demi-finale, derrière la Lituanie et l’Italie, ils auront tout à gagner dans une finale où ils retrouveront, jeudi 11 août, la Grande-Bretagne, la Norvège, la Croatie, la Lituanie et l’Italie. Les Croates en seront les favoris. Derrière, tout est possible.
La matinée a été encore plus réussie pour le quatre de pointe poids léger. Parfaitement remis d’un début de compétition perturbé par les conditions du bassin, Thibault Colard, Guillaume Raineau, Thomas Baroukh et Franck Solforosi, ont été chercher leur billet pour la finale au bout d’une course très accrochée. Troisièmes à mi-parcours, pointés un cran derrière à 500 m de la ligne, ils ont fait confiance à leur enlevage pour assurer l’essentiel. Ils terminent à la 2ème place de la seconde demi-finale, derrière l’Italie mais devant la Nouvelle-Zélande. En finale, jeudi matin, ils batailleront avec la Nouvelle-Zélande, le Danemark, la Suisse, l’Italie et la Grèce pour une place sur le podium.
Noémie Kober et Marie Le Nepvou n’en sont pas encore là. Mais les deux partenaires du deux de pointe français peuvent croire, elles aussi, à une finale olympique. Contraintes de passer par les repêchages après leur 4ème place en série, la veille, elles ont surmonté l’obstacle au terme d’une course plus agressive. Troisièmes derrière la Roumanie et l’Italie, elles poursuivront l’aventure, mercredi matin en demi-finale. La course la plus importante de leur saison.
Dorian Mortelette (deux de pointe, 3ème en demi-finale) : « L’objectif était de passer en finale. Chose faite. Si on avait pris le bon wagon dès le départ, on aurait pu tenter la gagne. Aujourd’hui, le principal était de passer et prendre rendez-vous dans deux jours. Même si les conditions étaient difficiles, l’éliminatoire nous a fait beaucoup de bien. Mentalement, surtout. La victoire m’a décomplexé des deux dernières années. En finale, on va enfin pouvoir pousser. »
Germain Chardin (deux de pointe, 3ème en demi-finale) : « A nos premiers JO, nous avions fait une médaille. A l’époque, c’était la fougue. Je crois qu’il faut juste vivre l’événement, se lâcher, vivre le truc à fond et passer la ligne sans avoir de regret. C’est ça, notre maitre mot. Ça fait longtemps qu’on y croit, on y croit encore. Aux Mondiaux 2015, nous n’avons pas été très bons. On s’en est juste servi pour ne pas reproduire ces mauvaises choses. Mais l’objectif a toujours été ici ! On n’est pas rentré en finale depuis deux ans. On a choisi le bon moment. »
Franck Solforosi (quatre de pointe poids léger, 2ème en demi-finale) : « Je vais vivre dans deux jours ma troisième finale olympique. La préparation a été bonne. Mais, dans la course, ça se joue à peu de choses. La finale s’annonce très serrée, sans qu’il y ait un bateau vraiment dominateur. Sur le papier, l’Italie est favorite. Nous, on va pouvoir la vivre de l’intérieur, tenter notre chance pour aller chercher une médaille. A nous d’imposer le rythme dans la course. »
Thibault Colard (quatre de pointe poids léger, 2ème en demi-finale) : « Sur les courses précédentes, nous avions connu une perte de vitesse. Là, nous avons été capables de conserver une vitesse correcte entre les 700 m et le dernier 500 m. Nous n’avons pas été décrochés. C’est l’enseignement le plus intéressant à tirer de cette demi-finale. »
Elodie Ravera (deux de couple, 3ème en demi-finale) : « Que du bonheur ! Nous sommes vraiment contentes d’être en finale. Mais maintenant, on veut l’étape suivante. Nous voulions partir vite, mais nous étions loin de la tête au passage aux 500 m. Malgré tout, nous n’avons jamais paniqué. Nous avons su revenir sans jamais s’affoler. En finale, les Polonaises seront favorites. Derrière, les écarts ne sont pas importants. »
Matthieu Androdias (deux de couple, 3ème en demi-finale) : « Cette demi-finale a été un vrai combat psychologique. Nous ne nous étions pas mis en tête un scénario précis, c’était la bonne option. Il fallait faire notre course tout en prenant des infos sur les autres. On y a cru. Je suis convaincu que nous possédons une vitesse de pointe supérieure à celle de nos concurrents. Si nous parvenons à rester à portée de tir, nous pouvons battre n’importe qui. En finale, il faudra se lâcher. Mais ça n’est jamais facile. »
Noémie Kober (deux de pointe, 3ème en repêchage) : « En série, nous avions manqué d’agressivité. Nous étions trop focalisées sur notre technique, jusqu’à en oublier d’attaquer. Aujourd’hui, la course a été bien meilleure. Plus agressive. Pour accéder à la finale, il faudra monter d’un cran et beaucoup plus attaquer. Nous sommes à la charnière entre les finales A et B. Tout est possible. La demi-finale, demain, sera la course la plus importante de notre saison. »
Samuel Barathay, l’entraîneur du deux de couple masculin formé de Matthieu Androdias et Hugo Boucheron, a pioché dans sa boîte à trouvailles pour préparer mentalement ses deux rameurs à la demi-finale. Il leur a fait visionner les demi-finales des Jeux de Londres en 2012, où la hiérarchie avait été violemment bousculée, certains bateaux réputés les plus costauds ayant été poussés vers la sortie. Une façon de leur faire comprendre que tout était possible à ce stade de la compétition. Un choix payant.
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13h40 / 8h40 : demi-finale du deux sans barreur femme (W2-)
14h10 / 9h10 : demi-finale du deux de couple homme poids léger (LM2x)
14h40 / 9h40 : demi-finale du quatre sans barreur homme (M4-)
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