VNF et l'aviron, une histoire d'eau

La Fédération française d'aviron et Voies navigables de France sont partenaires depuis plusieurs années. Mais à Lyon, ce partenariat est encore plus prégnant.

Voies navigables de France, établissement public administratif plus connu de tous dans le monde de l'aviron sous son sigle VNF, assure la gestion de 3 800 kilomètres de canaux et 2 900 kilomètres de fleuves et rivières en France. C'est donc un partenaire privilégié pour l'aviron français ; les clubs de l'Hexagone empruntent pour la pratique son réseau et la FFA ne manque pas de valoriser ses actions. En effet, hormis l'entretien de ce réseau, VNF est un acteur important en matière touristique et environnemental : ce dernier domaine est un point cher au cœur de notre sport. Interlocuteur crucial lors des aménagements de berges, de pontons, mais surtout pour permettre la navigation des bateaux d'aviron parmi les autres utilisateurs des canaux et cours d'eau, VNF sait faire preuve d'une proximité affichée avec les clubs.

 

Pour certains, cette proximité va bien au-delà. Sur la Saône, à Lyon et plus précisément sur le quai Clémenceau à Caluire-et-Cuire, on trouve ainsi trois clubs d'aviron séparés de quelques centaines de mètres les uns des autres. En amont, face à l'île Barbe, l'Aviron union nautique de Lyon et plus en aval, le Cercle de l'aviron de Lyon. Entre les deux, l'Aviron club Lyon-Caluire s'est établi dans une bâtisse en bas de la montée des Forts en 1972. Celle-ci a des liens étroits avec la rivière : c'est l'ancienne maison où logeait l'éclusier du barrage dont il ne reste aujourd'hui que quelques traces. Marie-Thérèse Stellati était la fille de l'éclusier qui a été en place pendant près de 20 ans : "Dans un bâtiment annexe, mon père stockait les aiguilles du barrage qu'il remontait en cas de crue, se souvient-elle, au Sud de la maison, en bord de Saône, nous avions un grand jardin". Elle aura vécu dans ce cadre privilégié des bords de Saône de 1949 à 1962. Son père, employé des Ponts-et-Chaussées, a quitté les lieux en 1969. Quelques années plus tard, après le démontage des installations, c'est une tout autre destination qui fut trouvée pour les bâtiments : l'Aviron club Lyon-Caluire s'y installa. Dans le bâtiment principal, le club établit son club house, ses vestiaires et sa salle de musculation. Les aiguilles du barrage ont laissé la place à un tank à ramer et à la salle d'ergométrie, et l'ancien jardin de la famille de l'éclusier est devenu le hangar à bateaux. Si l'ACLC est occupant des lieux, leur propriétaire est toujours VNF et assure au club, dans le cadre d'un bail précaire, le clos et le couvert : l'aménagement des locaux est ainsi à la charge de l'association qui finance les différents travaux intérieurs. "On manque de place l'hiver, commente Alain Ceccon, lorsque la crue nous frappe. Mais en 2018, nous avons vécu notre première année sans crue".

 

La Saône, un territoire partagé

L'ACLC n'est pas le seul utilisateur de son bassin, ou plutôt ses bassins. Le plus fréquenté reste celui qui s'étend du pont Schuman au Sud à l'île Barbe au Nord et est partagé avec le CA Lyon. "On ne descend pas plus bas pour ne pas risquer d'amende car la navigation aux bateaux d’aviron y est interdite ", poursuit Alain Ceccon. Au nord, entre l'île Barbe et l'île Roy, le club peut également aller à la rencontre de ses voisins de l'Union. En hiver, l'ACLC peut également aller au-delà de l'île Roy. Un cadre magnifique, aux portes de la capitale des Gaules, qui permet ainsi au club de former des compétiteurs jeunes et adultes, qui offre à ses pratiquants loisirs la possibilité de quitter l'agitation de la vie lyonnaise et de voir la ville depuis un point de vue privilégié, sur l'eau.  Un cadre que les rameurs partagent avec les autres usagers de la rivière : les bateaux qui font découvrir Lyon aux touristes à la manière des bateaux mouches parisiens, les bateaux de croisière qui remontent le fleuve Rhône et empruntent la Saône en direction du Nord, mais aussi les bateaux de commerce. "On est aujourd'hui loin des péniches d'autrefois, note Alain Ceccon, aujourd'hui on voit des pousseurs qui mènent parfois deux barges, dépassant 200 mètres de long au total. Ma peur est toujours de voir passer une de nos embarcations sous un de ces bateaux". Des usagers que VNF réunit régulièrement pour redéfinir l'utilisation du bassin en établissant des sens de circulation, dont l'objectif est une pratique en toute sécurité. "Nous entretenons de bonnes relations avec VNF, conclut Alain Ceccon, leurs responsables sont à l'écoute de nos demandes, ils viennent nous voir, nous leur présentons nos projets". Une bonne entente propriétaire-locataire au service de l'aviron.

 

Tags associés

Randon'Aviron
Retour aux actualités