Quand Charles Delval évoque le début de saison qui se profile, la notion de résultat n’apparaît pas comme la priorité. À Gavirate ce week-end, du 13 au 15 mai, c’est avant tout le lancement d’une nouvelle dynamique et les débuts de nouvelles recrues que le responsable de l’équipe de France para-aviron aura à cœur de voir. Bien connue des athlètes paralympiques, cette Régate Internationale est également un passage important pour classifier rameuses et rameurs.

Pour le collectif tricolore, participer à cette compétition dans le nord de l’Italie n’a rien d’inhabituel. « C’est la première de la saison, beaucoup de pays viennent y participer, on retrouve les Australiens, les Brésiliens, les Britanniques, les Japonais ou encore les Israéliens, explique Charles Delval. Avec beaucoup d’engagements et suffisamment de bons adversaires, c’est généralement une belle entrée en matière qui donne des premières indications ».

Ce que vient chercher le technicien français à Gavirate c’est également la première classification internationale de l’année. Un terme qui revient souvent quand on évoque le para-aviron. « C’est un processus qui demande au préalable d’avoir été classifié au national. L’objectif est de savoir si un athlète est éligible en para-aviron, si oui dans quelle catégorie (PR1, PR2 ou PR3) et enfin dans quel bateau il pourra s’aligner, notamment pour les PR3. Pour déterminer cela, une batterie de tests musculaires et articulairs, puis sur l’ergomètre est réalisée. »

Parmi la délégation française emmenée en Lombardie, pas moins de quatre rameurs devaient passer par ces classifications. « C’était pour nous la stratégie d’amener de nouveaux membres du collectif pour les classifier et leur permettre de découvrir la concurrence étrangère », précise le responsable du Programme Ambitions 2024 Para-Aviron. Parmi les rameurs à classifier, l’attention s’était focalisée sur le double participant aux Jeux Olympiques, Laurent Cadot. Et Charles Delval se satisfait de pouvoir compter sur l’un des meilleurs Français de sa génération dans la construction de l’aventure paralympique de Paris 2024 : « Les classificateurs internationaux ont validé l’éligibilité de Laurent en PR3, en couple comme en pointe. C’est un très bon renfort pour nous, dès son premier stage il a amené de l’énergie à l’ensemble du groupe grâce à son expérience et son aura. Dans le bateau il est régulier et transmet ses sensations à tout l’équipage. Sa présence est appréciée et il est dans la bonne démarche ! ». Le finaliste olympique de 2004 participera à Gavirate aux épreuves du deux sans barreur (aux côtés de Rémy Taranto) et du quatre barré mixte.

Il en va de même pour Elur Alberdi (PR3) et Martin Delville (PR1) qui ont passé l’étape de la classification avec réussite. Seul regret pour le clan tricolore, Kévin Bouyssou, nouveau venu à l’aviron, n’a pu valider son éligibilité et devra repasser une classification internationale ultérieurement.

Côté compétition, l’équipe de France para-aviron sera en prise de repères pour le reste de l’année. Dans cette année sans pression d’une qualification paralympique, c’est « une saison de travail », comme la qualifie Charles Delval, qui attend les Bleus. Toutefois, les Français ont pris goût aux podiums à Tokyo et l’émulation créée par l’arrivée de compétiteurs aguerris laisse présager de belles choses, qui pourraient se matérialiser dès ce week-end en Italie.

De son côté, le staff technique de l’équipe de France devrait lui aussi monter en compétence à l’occasion de ce week-end à Gavirate. En effet, Frédéric Doucet est en formation pour devenir classificateur international. L’encadrement français pourrait ainsi intégrer les équipes de World Rowing tout en bénéficiant d’une plus-value au niveau national, en matière de classification.

Les équipages de l’équipe de France à Gavirate :

Skiff PR1 : Martin Delville

Deux sans barreur PR3 : Laurent Cadot – Rémy Taranto

Quatre de pointe avec barreur mixte PR3 : Laurent Cadot – Rémy Taranto – Erika Sauzeau – Elur Alberdi – barreuse : Émilie Acquistapace