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Me connecter / Créer mon compteSur une mer agitée, Jessica Berra et le quatre de couple masculin de Gravelines ont respectivement décroché l’or et le bronze aux Championnats du monde d’aviron de mer de Saundersfoot ce week-end, et récompensé la large représentation française au Pays de Galles.
Deux médailles. Comme l’an dernier. Pas une de plus. Pas une de moins. Mais cette fois, le métal le plus précieux a été glané. Les rameurs français n’en avaient plus touché depuis 2016 et les Championnats du monde d’aviron de mer de Monaco. A l’époque, le Centre nautique de Nice et son quatre de couple féminin s'étaient imposés en voisins. L’année précédente, Jessica Berra (Endaika Arraun Elkartea) avait décroché l’or mondial au Pérou pour la deuxième fois consécutive. Dimanche, elle a mis fin à une disette de sept ans. En Principauté, l’Irlandaise Monika Dukarshka lui avait grillé la priorité. Puis Diana Dymchenko a étendu sa toile pendant trois éditions, de Thonon-les-Bains 2017 à Hong Kong 2019. Stefania Gobbi (Italie) était l’heureuse élue en 2021. En l’absence de l’Italienne au Pays de Galles, la Finale A du solo féminin a opposé les deux légendes française et ukrainienne.
Le duel a tourné à l’avantage de la Basque, plus courageuse dans les vagues, plus tranchantes dans les virements. Elle avait l’avantage du bassin, elle, l’enfant de l’océan Atlantique, alors que la licenciée de Bakou est une spécialiste de la rivière. “C’était très technique vis à vis des vagues et du vent. J’aime ces conditions ! scandait la triple championne du monde à la sortie du bateau. J’ai profité des petites erreurs de Diana au niveau des bouées pour lui faire l’intérieur au deuxième virage et j’ai foncé tête basse jusqu’à la ligne d’arrivée.” Dans la même course, Marie Guingouain (Saint-Malo) a atterri au 17e rang.
Une surprise nommée Gravelines
L’épopée bleue a donc commencé par un sacre, et elle s’est presque achevée par un podium. Presque, car le quatre de couple masculin était l’avant-dernière épreuve des Mondiaux. Pas donné favori à l’entame de la finale, celui de Gravelines, composé de Frédéric Loorius, Julien Barbeau, Xavier Morelle, Adrien Decriem et barré par Julie Silly, a déjoué les pronostics pour monter sur la troisième marche : “Deux d’entre nous ont perdu le siège en partant. On était bons derniers, mais on s’est montrés très forts dans le premier bord. On savait qu’il y avait un petit espoir en cas de mer agitée, mais dans ces conditions, on n’aurait pas misé sur nous pour une médaille”, jubilaient les Nordistes, qui ont donc devancé Yannick Beaudelot, Kerrian Boulay, Alexis Lollivier, Clément Thomas et Romain Maudet (Saint-Malo, 9es).
Avec 15 bateaux tricolores qualifiés pour les finales principales, on s’attendait à un butin plus conséquent. Malheureusement pour les clubs de l’Hexagone, certains ont joué de malchance et d’autres ont atteint leurs limites. L’épreuve du double mixte avait fière allure avec quatre équipages français. La probabilité d’en voir au moins un toucher les cimes était grande. Mais Chloé Briard et Clément Thomas (Saint-Malo) ont dû abandonner dans les premières minutes, et les trois autres ont fait un tir groupé en milieu de tableau : Marine Delanoë (première participation après un an de pratique !) et Pierrick Ledard (Barneville-Carteret) ont pris la 8e place, Chloé Lemoigne et Arthur Sanson (Cherbourg/Barneville-Carteret) la 9e et Charline Lebreton et Kerrian Boulay (Saint-Malo) la 10e.
La déception des doubles masculin et mixte
Même déception en double masculin. Les jumeaux de Corbeil-Essonnes, Alexis et Aymeric Fortier, 5es en 2021, espéraient mieux d’une course qu’ils ont conclue à la 12e place derrière Pierrick Ledard et Arthur Sanson (Barneville-Carteret, 11es) ainsi que Benoît Ordoqui et Lionel Picard (Ur Yoko, 10es). Le contact avec les rameurs monégasques près d’une bouée explique leur déconvenue.
Outre les médailles, les meilleures performances étaient à l’actif des rameuses de Saint-Malo. Alors que Muriel Bertain, Fabienne Courtois, Patricia Goupil, Gaëlle Iragne et Suliac Rozanier ont échoué au 16e rang du quatre de couple, Chloé Briard, Julie Corler, Charline Lebreton, Emmanuelle Briard et leur barreur Romain Maudet ont, elles, pris la 6e place. Comme Fanny Mossière et Marie Guingouain en double. Sauf que le classement de ces dernières n’était franchement pas couru d’avance. “On a tapé le bateau des Anglaises au départ à cause d’une vague qui les a rabattues sur nous. On s’est arrêtées, on s’est dégagées, on est reparties et on a repris un autre bateau… C’était sportif !” soufflait en chœur les Malouines. Elles ont donc ramé à fond pour rattraper leur retard. Leur stratégie s’est avérée payante : privilégier l’intérieur plutôt que le large comme leurs concurrentes. “On ne sait pas pourquoi, peut-être pour nous faire plaisir !” plaisantaient-elles, tandis que leurs concurrentes Magali Hamon et Chloé Lemoigne (Cherbourg) ont terminé 12e.
Les résultats des Finales B
Avant de célébrer les deux médailles et la participation impressionnante des clubs français, 8 bateaux ont pris part aux Finales B, à majorité de Saint-Malo, équipe la plus représentée à Saundersfoot. Christophe Charlemagne (Gravelines) a signé une magnifique 2e place en solo, suivi par Michael Hitier (Bordeaux, 5e). Juliette Duteil et Bénédicte Simon (Saint-Malo) ont aussi terminé 2es du double. Quatrième position pour le quatre de couple Xavier Chapeau, Patrick Lena, Xavier Sourdin, Franck Renaud et Suliac Rozanier (Saint-Malo). Le double mixte a vu quatre formations s’affronter : Yannick Beaudelot et Gaëlle Iragne (Saint-Malo, 2e), Hubert et Emmanuelle Briard (Saint-Malo, 3e), Julie Georgin et Fabien Chiodi (Menton, 4e) et Julie Corler et Alexis Lollivier (Saint-Malo, abandon).