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Deux français qualifiés pour la phase finale du World Rowing Versa Challenge

Pour la première fois depuis la création des championnats du monde d'aviron indoor, l'édition 2023 présentera une compétition composée de plusieurs épreuves. Pendant deux jours, les concurrents vont s'affronter dans cinq épreuves différentes avec pour objectif d'être couronné World Rowing Versa ChampionDix hommes et dix femmes se sont qualifiés en amont de l'événement pour participer à Toronto à la grande finale. Parmis eux, deux pensionnaires de l'USA Gravelines, Julien Barbeau et Frédéric Loorius.

Le Versa Challenge mettra à l'épreuve toutes les compétences des rameurs indoor avec des défis originaux. Les concurrents ne connaîtront pas les formats de course avant les championnats du monde et devront être prêts à tout !

 

Frédéric « C'est une nouvelle compétition, c'est un peu l'inconnu ! Cela fait partie du jeu et ils nous l’ont bien redit, ils jouent là-dessus. Nous ne connaîtrons les épreuves que la veille. Ils vont réunir les vingts athlètes sélectionnés. Peut-être qu’à ce moment-là ils révéleront les cinq épreuves, mais ce n’est pas sûr.

Comment se sont déroulées les sélections pour cette compétition ?

Frédéric " Nous avions deux épreuves pour les qualifications : La première était un 3333 m et la deuxième 7 blocs de 2min30 - Le meilleur « 2 minutes 30 » était considéré comme une épreuve également, le premier bloc donc allait compter autant de points que l’épreuve du 3333 m ou la moyenne des 7 blocs de 2min30. Pour celui-là il fallait un peu s’arracher les cheveux, nous devions trouver un compromis entre partir à fond et exploser sur la suite, ou débuter plus prudemment pour être régulier. Il faut avoir une bonne connaissance de soi-même lorsqu'on est un athlète, les footballeurs américains ou les crossfiteurs sont plutôt puissants alors que nous rameurs, nous sommes peut-être un peu plus endurants. De mon côté je suis parti plutôt prudemment sur le premier bloc pour pouvoir être régulier sur toute la longueur ensuite. Ces deux épreuves nous ont tout de suite mis dans le bain, ce sont des épreuves différentes de ce que l’on peut réaliser habituellement. Nous nous sommes posés la question également de l’allure à tenir pour l’épreuve du 3333 m car physiologiquement nous sommes à mi-chemin entre un 2000 m et un 5000m.

Nous sommes embarqué dans l’Indoor depuis 3-4 ans avec le club, là-dessus il faut rendre à César ce qui est à César, c’est comme Kevin Scott qui est l’animateur de tout ce qui touche à l’indoor en France. Moi je suis plutôt à l’aise sur l’ergomètre car c’était un moment de ma vie où je ne pouvais pas beaucoup ramer, donc je ne faisais que de l’Indoor. J’étais plutôt content de voir qu’il y avait de nombreux challenges. Le club s’est donc greffé à la dynamique que Kevin essayait de lancer à l’échelle nationale. L’ergomètre peut passer dans l’aviron pour une machine de torture, mais nous ,de notre côté, nous trouvons du contenu, du sens, des choses assez sympathiques. Grâce à cette pratique on arrive à fédérer l’ensemble des catégories du club.

Êtes-vous surpris par votre qualification pour la phase finale ?

Julien Barbeau « C’était un peu l’inconnu dans le sens où avec le jeu de qualification à distance, on savait très bien qu’il y avait de la rétention d’informations, on savait très bien que tant que l’athlète n’avait pas posté ses résultats, il n’apparaîtrait pas dans le classement. Tu ne sais pas trop si il y a du monde ou non qui participe à ce challenge, j’ai été le deuxième à publier mes résultats, je me suis retrouvé donc à voir plusieurs athlètes par la suite me dépasser grâce à l’épreuve du 3333 m (2 à 4 sec de mieux que moi). À la fin du mois de novembre au dernier jour des qualifications je ne figure plus dans les 10 premiers. J’ai dû retenter cette épreuve pour améliorer mon chronomètre. La clôture était prévue à 14h et je me suis retrouvé à 12h15 sur l’ergomètre pour battre mon temps. Je devais faire quatre secondes de mieux que mon précédent chrono pour pouvoir rentrer dans les 10 meilleurs, ce que j’ai réussi au 1/10 de seconde près. Cela m’a permis de gagner trois ou quatre places au classement. »

Frédéric « Il est repassé devant moi dans cette épreuve, je ne cache pas que j’étais un peu inquiet de voir un autre athlète me dépasser. J’étais en train d’encourager Julien lors de sa deuxième tentative sur l’épreuve du 3333 m, mais je me disais aussi en même temps que j’allais peut-être devoir améliorer mon chrono également sous peine de me faire éjecter des dix premiers du classement. J’ai donc réalisé une deuxième fois l’épreuve, j’ai amélioré mon chrono, mais je ne l’ai pas publié car je devais repasser devant Julien mais j’ai eu peur que mon chrono ne l’éjecte des dix premières places. A savoir qu’à ce moment-là il ne restait que 10 min avant la clôture. C’était assez stressant tout de même ! »

Julien « Nous sommes surpris, oui et non dans le sens où nous nous sommes bien donnés pendant les qualifications, on a fait le job comme on dit, nous étions à notre meilleur niveau sur ces deux épreuves. C’est une bonne surprise de voir nos noms dans les dix premiers, également de savoir que nous sommes deux français et de plus du même club. C’est un beau clin d’œil et une belle histoire ! »

Frédéric « Pour la petite histoire, quand ce challenge a débuté c’est Julien qui m’en a parlé, mais je n’étais pas forcément emballé. Julien est l’optimiste du groupe et moi je suis plutôt dans l’analyse, pour ne pas dire pessimiste. Je me suis dit qu’il serait difficile de faire partie des dix meilleurs athlètes. En ne voyant pas beaucoup de résultats affichés sur le challenge, je me suis dit pourquoi pas. Ce serait bête que Julien se qualifie et pas moi, car nous avons approximativement le même niveau sur l’ergo. Cet évènement a créé une émulation.

Julien « Quand on analyse les forces en présence pour la phase finale, il y a des athlètes provenant de l’aviron mais aussi des crossfiters et un athlète provenant du football américain. Nous sommes des rameurs, nous avons un physique plutôt développé mais lorsque l’on regarde les autres athlètes, ils sont vraiment impressionnants. »

Frédéric « J’espère que nous pourrons jouer sur notre connaissance de l’effort sportif, sur le physique ce sera compliqué mais bon, nous allons tout donner et profiter au maximum de cette expérience. Nous sommes très contents déjà d’être qualifiés, nous avons trouvé des partenaires pour nous aider dans cette aventure. Nous allons vivre de bons moments. Nous partons sans pression, nous n’allons pas jouer la victoire. »

 

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