Des finales enivrantes à Cazaubon

Hier, les nuages avaient disparu du ciel de Cazaubon, mais le vent était toujours omniprésent. En ce jour de grandes finales, c'est un bassin parfaitement plat qui a accueilli les athlètes au réveil. Les dieux de l'aviron ont rendu à l'Uby sa tranquillité et offert aux rameuses et rameurs pressés d'en découdre de parfaites conditions pour s'exprimer et donner le meilleur d'eux-mêmes. Pas de pousse rapière à la buvette, mais les émotions sont venues des finales qui furent disputées, parfois époustouflantes !

La journée avait démarré par les séries PR2, qui n'avaient pas pu se tenir la veille en raison des conditions météorologiques. Les J18 ont emboité le pas pour les premières finales de la matinée.

J18

Deux sans barreur masculin

Ils ont été devant tout le week-end, ils n'allaient pas déroger en finale. Victor Martin (CN Verdun) et Louis Descot Vigouroux (UN Montauban) ont dominé chacun de leurs parcours, y compris la finale A qu'ils ont remportée en 6:47.66, soit avec près de 4 secondes d'avance sur la deuxième paire, les Rémois Maxime Eymard et Alexandre Jolard qui décrochent l'argent. L'AUN Lyon, avec Hector Guimet et Axel Rampon, remporte le bronze. "On ne pouvait pas partir plus fort, note Victor Martin, on a grignoté au coup par coup en déroulant tout du long".

Deux sans barreur féminin

Là encore, c'est une paire mixte qui allait l'emporter. Une paire qui elle aussi a affiché clairement ses intentions sur ces championnats. Léa Herscovici (SN Le Perreux) et Léontine Fouquet (SN Bergerac) ont, elles aussi, clairement maîtrisé l'ensemble de leur week-end, et particulièrement la finale A avec une victoire indiscutable en 7:32.94, devant Capucine Roussel (SN Lagny) et Sarah Brunel (Aviron Toulousain) qui ont terminé avec l'argent. Le bronze est revenu à Victoire Quettier Mounien et Mary Stephan (SN Haute-Seine).

Skiff masculin

L'affrontement allait, là encore, s'avérer serré. La concurrence était en effet plutôt rude durant les premières courses de ces championnats, la finale allait donc être de la même teneur. Ywan Faye (SN Condrieu) a néanmoins su se mettre à l'abri rapidement, laissant ses adversaires se disputer la suite du podium. Ywan Faye en or donc, et c'est à la photo finish que se sont départagés ses opposants, avec l'argent qui est revenu à Maël Ait-Khelifa Mallet (Argenteuil Coma), et le bronze à Alan Mitchell (Saint-Cassien). "Je suis parti plus fort que tout le monde, souri Ywan Faye, on m'a dit tout le week-end de monter la cadence, je l'ai fait".

Skiff féminin

Les séries et demi-finales avaient montré que la lutte serait âpre pour le fanion tricolore, et elle le fut. Au final, c'est la Nantaise Rose Gallen qui a pris l'avantage après les 500 premiers mètres, Justine Dias (ACI 94) se disputant l'argent avec l'Aixoise Eléa Cloutier, la première l'emportant et laissant le bronze à la seconde. Rose Gallen était visiblement émue lorsqu'on lui a passé l'or autour du cou, ne manquant pas de remercier tous ceux qui ont cru en elle.

Seniors

Deux sans barreur masculin

Ils rament ensemble depuis quelques semaines seulement, mais l'alliance de l'expérience de Benoît Brunet (Saint-Quentin) à l'énergie et la jeunesse de Téo Rayet (Bergerac) a été plutôt réussie. Une réussite qui peut se mesurer à leurs parcours tout au long de ces championnats, mais aussi à leur indiscutable victoire lors de la finale A. Une médaille que Benoît Brunet attendait depuis des années, et une médaille d'or qui donne des ailes à Téo Rayet. Derrière, c'est une lutte fratricide entre les Verdunois Théophile et Valentin Onfroy et les Grenoblois Guillaume et Thibaud Turlan. Une lutte qui a tourné surtout dans le deuxième 1000 à l'avantage des Grenoblois, qui se sont ainsi octroyé l'argent, laissant le bronze aux Lorrains. "On s'est fait confiance, commente Téo Rayet, humainement et sportivement. On avait aussi des objectifs clairs : gagner !" Le nouvel objectif sera international, avec le quatre sans barreur.

Deux sans barreur féminin

Là encore, les débats allaient être relevés. Mais une nouvelle fois, Emma Cornelis (SN Nancy) et Agathe Oudet (Basse-Seine) ont démontré tout au long du week-end qu'elles maîtrisaient parfaitement l'exercice et qu'il allait falloir compter sur elles. Elles se sont arrogé l'or avec une avance mesurée sur leurs concurrentes Fleur Vaucoret (Aix-les-Bains) et Mya Bosquet (Le Havre) qui remportent l'argent. Le bronze est quant à lui revenu à une très jeune paire, constituée il y a une dizaine de jours suite au forfait médical de Maya Cornut-Danjou. Adèle Brosse (Rouen) a en effet fait appel à Elodie Ravera (Encouragement), les deux femmes parvenant en outre à monter sur le podium. "On rame ensemble depuis janvier-février, explique Agathe Oudet, la course a été très physique. On s'est bien fait ennuyer malgré un train qui est notre force à mi-parcours, tout le monde a bien joué ses cartes".

Skiff masculin poids léger

Il n'y a jamais eu de discussion sur le fanion tricolore, Hugo Beurey ayant montré son ambition assez rapidement : conserver le titre de champion de France. Et ce fut chose faite, au terme d'une course parfaitement maîtrisée et un écart largement plus conséquent que l'an dernier. L'or en poche, il y a eu une lutte entre Cornélius Palsma (Fontainebleau) et Baptiste Savaete, déjà présent sur le podium en 2022. Et il a cette année remporté l'argent laissant le bronze au jeune Bellifontain. "Cette victoire est importante pour moi, note Hugo Beurey, j'ai été pas mal blessé cet hiver, j'ai beaucoup travaillé sur moi, notamment avec la préparation mentale". Prochain objectif : la qualification du deux de couple poids léger avec plusieurs compétitions internationales d'ici-là.

Skiff féminin poids léger

On s'attendait, comme les années précédentes, à un duel entre Laura Tarantola (Grenoble) et Claire Bové (Mantes-la-Jolie) pour le titre, mais c'était sans compter sur Aurélie Morizot (Boulogne 92) qui s'est invitée à la fête. Claire Bové a pris la tête de la course, Aurélie Morizot lui a emboité le pas. La Grenobloise a tenté de reprendre l'avantage, mais la Boulonnaise a tenu bon et même poussé la Mantaise dans ses retranchements. Claire Bové a remporté un troisième fanion tricolore d'affilée, Aurélie Morizot l'argent et Laura Tarantola le bronze. "Avec Aurélie et Susannah on était quatre dans le bateau, commente Claire Bové, la concurrence est de plus en plus rude, mais là j'ai hâte de débuter la suite de la saison".

Skiff masculin

On peut dire que la course a été des plus mouvementées. Pas par les vagues, mais par le classement qui n'a cessé d'évoluer tout au long des 2000 mètres du parcours. Si le patron de la catégorie, Matthieu Androdias, a affiché d'emblée de jeu qu'il comptait bien conserver son titre en creusant l'écart et en le maintenant, Samuel Arque, Victor Marcelot et Yoann Lamiral se sont présentés comme de sérieux concurrents au podium. Jusqu'au passage des 1000 mètres, Hugo Boucheron pointait à la sixième place, avant qu'il n'entame sa lente mais sûre remontée, jusqu'en deuxième position, décrochant ainsi l'argent devant Yoann Lamiral qui remporte quant à lui le bronze. "C'est inhabituel pour moi d'être à la ligne d'eau 5, explique le champion olympique, Hugo était à la 1. Je me suis ménagé, sur la fin je me suis appliqué. Je suis content de voir que les jeunes viennent nous chahuter. Il va maintenant falloir rapidement faire la transition vers l'international, ne pas laisser de flottement s'installer."

Skiff féminin

La finale du skiff féminin a été dominée, voire complètement survolée, par une Emma Lunatti stratosphérique ! La Grenobloise est partie fort, devant, s'installant en tête de la course et creusant jusqu'à la fin un écart qu'aucune de ses concurrentes n'était en mesure de rattraper. Elle bat au passage son record personnel et décroche son deuxième fanion tricolore. Derrière elle, pour compléter le podium, la bataille navale fut féroce mais finalement, le bord à bord a tourné à l'avantage de Margaux Bailleul qui a terminé avec l'argent et Hélène Lefebvre le bronze. "J'ai eu une préparation compliquée cet hiver, note Emma Lunatti, mais la saison dernière en skiff à l'international m'a beaucoup apporté". Quand on lui parle de son embarcation de prédilection pour la saison internationale 2023, la réponse est sans appel : "celle qui ira le plus vite".

Para-aviron

Comme l'an passé, les finales para-aviron sont intégrées au programme du dimanche matin.

Deux sans barreur masculin PR3

La victoire dans cette course fut pour Jérôme Hamelin, fraîchement arrivé à l'Aviron Bayonnais, associé au Roannais Valentin Colson. Une victoire avec une très large avance (plus de 37 secondes) sur leurs concurrents toulonnais Thibault Massolo et Florian Canolle. Le Mans, avec Romain Cretient et Hugo Barbotin, vient compléter le podium en décrochant le bronze.

Deux sans barreur féminin PR3

Trois bateaux s'affrontaient dans cette catégorie. C'est sans discussion qu'Erika Sauzeau (SN Amiens) et Sacha Muteau (Gravelines) ont remporté la finale A devant Guylaine Marchand (Saint-Cassien) qui ramait avec sa fille Cassandra (CA Marseille), le bronze revenant à Fontainebleau avec Flora Villaret et Bernadette Pickering.

Skiff masculin PR3

Laurent Cadot (Boulogne 92) est heureux d'avoir fait son "coming-out", comme il le dit, depuis qu'il a enfin basculé en para-aviron. Un changement qui lui profite plutôt bien, comme ce matin en finale du skiff PR3 qu'il a largement remportée. Antoine Jesel (Encouragement) a quant à lui remporté l'argent, Jérôme Pailler (Cahors) décrochant le bronze. 

Skiff masculin et féminin PR1 

Pascal Danière (Roanne) remporte l'or au terme de sa course, tandis que chez les femmes, c'est la Marseillaise Nathalie Benoit qui a décroché le fanion tricolore, suivie par Claire Ghiringhelli (Corbeil).

Skiff masculin PR2

Le spécialiste de la discipline, Stéphane Tardieu, n'a pas laissé planer de doute et a mené les débats, passant la ligne le premier et s'arrogeant l'or. Derrière lui, Benjamin Daviet, porte-drapeau des derniers Jeux paralympiques et fraîchement arrivé du ski nordique, a remporté l'argent, Alexis Sanchez (Avisourire) s'empare quant à lui du bronze.

Skiff féminin PR2

Qui dit Stéphane Tardieu en PR2 dit Perle Bouge. Une belle victoire pour la Bayonnaise qui a elle aussi remporté l'or, avec une confortable avance sur Aude Rolland (Creil) qui décroche l'argent et Valérie Monnier (Nancy) le bronze.

 

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