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Coupe du monde II : Lucerne, une régate de travail, et des axes de progression dégagés pour Paris

La semaine fut nuageuse et pluvieuse sur le Rotsee, mais cette journée s'est déroulée sous un soleil radieux, donnant une tout autre couleur à l'écrin de nature qui entoure le lac des dieux et aux finales qui ont enflammé le Rotsee.

Les bords du Rotsee, comme chaque dimanche de coupe du monde, étaient noirs de monde pour assister aux grandes finales mondiales. Deux bateaux tricolores étaient en lice en finales A, deux autres en finales B ce matin sur le Rotsee.

Les Américains, médaillés d'argent lors des mondiaux de Belgrade, ont mis tout le monde d'accord en prenant la tête de la finale A du quatre sans barreur masculin. Derrière eux, les Britanniques champions du monde en titre ont tenté d'accrocher la deuxième place mais ont finalement dû se contenter du bronze, les Néo-Zélandais s'emparant de l'argent. Thibaud Turlan, Guillaume Turlan, Benoît Brunet et Téo Rayet ont bataillé comme hier en repêchage avec les Néerlandais et ont conservé la cinquième place sur la ligne d'arrivée. "Les rameurs avaient une course de plus dans les jambes que les autres bateaux devant, note leur entraîneur Bastien Tabourier, quand tu enchaînes des courses de haute intensité toutes les 24 heures, ça marque les organismes. C'est un week-end qui nous donne de bons repères pour attaquer la préparation terminale avec les idées claires sur ce qu'il y a à faire". Thibaud Turlan est partagé mais positif. "Il y a un peu de frustration, car on avait à cœur de faire un top 4, maos on valide de battre trois fois les Néerlandais, ce qu'on n'aura jamais su faire l'an dernier. On réduit bien l'écart par rapport à la gagne et à la troisième place. On peut quantifier la progression qu'on a eue et les points qu'il reste à travailler".

Hugo Boucheron et Matthieu Androdias étaient alignés en finale à côté des Néerlandais, actuels leaders du deux de couple masculin. Des Néerlandais qui n'ont pas laissé planer de doute sur leurs intentions, s'emparant de la tête de la course, accentuant l'écart avec leurs poursuivants tout au long du parcours. Les Italiens ont décroché l'argent et les Espagnols le bronze. Les Français ont quant à eux terminé à la cinquième place. "De l'extérieur c'est très ressemblant et de l'intérieur, il y a plein de facteurs différents qui viennent au final nous mettre un bon coup de pied aux fesses, résume Alexis Besançon. Les garçons ne sont pas au niveau de ce qu'ils sont capables de produire. On va s'en servir pour nourrir l'envie de mieux faire". L'entraîneur reste néanmoins confiant. "C'est la réalité, tu fais avec et si on est les seuls à croire en notre chance, c'est l'essentiel. J'y crois à fond, je suis remonté comme une pendule". Le bateau va maintenant retourner à l'entraînement. "Ils vont bosser dur, aller chercher tous les gains marginaux. On a déjà des choses assez claires sur des axes de progression, tout est ouvert, il y a beaucoup de choses à prendre dans tout. Il y a beaucoup de solutions, et beaucoup d'envie".

Finales B

Margaux Bailleul et Emma Lunatti ont pris les commandes de la course durant le premier 1000, mais elles n'ont pas tenu le rythme d'enfer que leur ont imposé leurs poursuivantes. Il faut dire qu'il y avait du beau monde face à elles : les Lituaniennes médaillées aux Europe cette année et aux mondiaux l'an dernier, les Néerlandaises championnes d'Europe… Les tricolores ont peu à peu cédé leur avance et ont terminé à la sixième place de la finale B.

Florian Ludwig, Alistair Gicqueau, Nikola Kolarevic et Armand Pfister n'ont pas démérité dans leur finale B du quatre sans barreur. Ils affrontaient le bateau suisse qualifié le week-end dernier pour Paris 2024. Des Suisses qui ont pris la tête de course sur leurs eaux, mais les tricolores leur ont tenu le crachoir et ont terminé à la deuxième place de la course. La jeune garde française est là et a démontré sa volonté d'en découdre.

Suite à ces deux compétitions en Suisse, le directeur technique national Sébastien Vieilledent est revenu dans un premier temps sur les performances des bateaux qui se sont qualifiés en début de semaine lors de la régate finale de qualification olympique. "Le deux de couple poids léger femmes a passé un bon hiver, consistant et bien en place. Elles ont couru en patronnes, en mettant un écart face aux Grecques. Rien n'est gagné, mais on est là où on voulait se retrouver. Côté hommes, on se retrouve après un hiver compliqué à remettre les choses en place dans le bon timing. Ils ont réalisé une performance significative en remportant leur finale avec leur niveau du moment. Ce bateau doit maintenant se redonner une chance de faire un dernier cycle de travail foncier pertinent pour compléter leur hiver »

Le DTN a ensuite abordé les bateaux présents sur la coupe du monde. Avec quatre bateaux en finale sur six engagés et une médaille d’argent, le résultat est mitigé.

"Le quatre sans barreur réalise une performance très intéressante dans la continuité de leur hiver studieux et de leur médaille de bronze aux Europes, c’est un bon week-end. Ils peuvent maintenant être à la bagarre avec des bateaux que nous n'aurions pas approchés l'an dernier. Nous travaillons étape par étape. Le but de ce week-end était tout d’abord de grappiller une place dans la finale. C’est chose faite. Il y a encore des choses à faire pour continuer à faire monter leur niveau. 

Pour le deux de couple homme, il n’y a pas de surprise. L’aviron est une science exacte. Les aléas médicaux de la saison dernière et de l’hiver ne nous pas encore permis de réaliser la quantité de travail nécessaire pour tenir sur 2000m. Il faut regarder la réalité en face, nous sommes encore très loin du meilleur niveau international. Il nous reste une petite fenêtre de tir pour encore emmagasiner de l'entraînement foncier et solidifier notre base. On connaît la capacité de ce bateau, alors faisons simple, sans se mentir : se remettre tout de suite au travailcontinuer à accumuler du volume en bateau, sortir de sa zone de confort tous les jours afin d’avoir les moyens de réaliser des parcours complet et de haut niveau. Soyons réaliste.

Le deux de couple féminin n'a pas fait le week-end qu'on aurait pu attendre. C'était la première compétition internationale cette saison pour ce bateau, suite à la blessure d'Emma Lunatti au printemps. Le niveau international s’est densifié et à date, nous n’avons pas réussi à accrocher le wagon. L’équipage doit encore travailler techniquement et se remettre dans le rythme de la compétition.

Sébastien Vieilledent a également salué la performance des deux skiffs poids léger. "Nous avons une médaille d’argent en skiff poids léger hommes avec Baptiste Savaete et une belle quatrième place, à 10 centièmes du podium, pour Aurélie Morizot. Deux très belles performances pour ces deux sportifs qui composent le trio féminin et masculin construits autour des deux doubles poids léger. C'était important d’afficher notre niveau face aux nations qui sont nos concurrentes directes dans les catégories olympiques. Ils marquent les esprits ». Un beau travail d’équipe.

Prochain rendez-vous pour certains équipages tricolores sur le lac Malta, à Poznan, avec la troisième et dernière manche de coupe du monde. Pour les autres, ce sera directement à Vaires-sur-Marne, après le stage terminal.

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