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Championnats du monde : l'heure du bilan

Le directeur technique national Sébastien Vieilledent est revenu sur la prestation de l'équipe de France aux championnats du monde de Racice, également avec l'éclairage du consultant exécutif de la haute performance Jürgen Gröbler. Des résultats en cohérence avec la feuille de route établie par l'encadrement fédéral.

Les Bleus sont rentrés de Racice avec cinq médailles, dont deux titres mondiaux. Pour entrer davantage dans les détails, le programme Ambitions 2024 OLY a ramené le titre mondial en deux de couple, signant le retour sur le devant de la scène de Hugo Boucheron et Matthieu Androdias. Le programme Ambitions Para 2024 a quant à lui décroché quatre médailles, dont le titre pour le deux de couple mixte PR3 pour Elur Alberdi et Laurent Cadot. Des résultats sur lesquels le directeur technique national Sébastien Vieilledent est revenu à l'issue de la compétition. "Avec les OLY, nous avions pour objectif d'aller chercher deux médailles, notamment avec les bateaux récompensés à Tokyo, explique-t-il, et de rajouter pour 2022 un troisième projet médaillable. Nous sommes à quelques encâblures de la feuille de route avec un titre, une quatrième place et un bateau finaliste".

Un an après le titre de Tokyo, et alors que de nombreux champions olympiques tous sports confondus ont souligné la difficulté de revenir à leur meilleur niveau, Matthieu Androdias et Hugo Boucheron ont su trouver les ressources pour s’imposer. Pour le deux de couple féminin, même Laura Tarantola et Claire Bové l'ont confirmé : il leur a manqué plusieurs mois d'entraînement. On peut néanmoins souligner que, du podium des Jeux de Tokyo, ce sont les seules à être présentes en finale A de leur discipline. Pour leurs homologues masculins Hugo Beurey et Ferdinand Ludwig, le bateau n'avait pas atteint un tel niveau aux mondiaux depuis 2017.

"Pour rentrer dans les objectifs des Jeux de Paris (3 à 4 médailles en OLY), poursuit Sébastien Vieilledent, il nous faut maintenant trouver un quatrième projet médaillable. Nous avons pu analyser de l'intérieur certains projets, comme la couple féminine, avec un skiff et un deux de couple. Violaine Aernoudts et Margaux Bailleul ont fait une belle finale C et ont manqué l’objectif de qualification olympique de quelques centièmes. Emma Lunatti rentre quant à elle dans les quotas de qualification du skiff aux Jeux".

Un autre bateau connut également une belle réussite cette année, le quatre de couple masculin. "Leur objectif était d'être entre la sixième et la huitième place, il est rempli. Les rameurs restent sur leur faim, et c'est une bonne chose, il ne faut pas oublier l'histoire et que la coque n'était pas qualifiée pour Tokyo. A bord nous avons trois anciens pointus (Valentin et Théophile Onfroy et Benoît Brunet) et un ancien poids léger (Victor Marcelot)". Un bateau qui dispose encore d'une marge de progression.

Pour le reste de la flotte, le directeur technique national est plus réaliste, même s'il relativise les résultats avec la situation des différents secteurs : "nous partons de loin avec certaines embarcations, le travail est plus complexe et la densité au niveau français est moindre. Et l'on peut se poser une question : où est la génération 2024 ?". La restructuration entamée avec des rameurs et rameuses regroupés sur les différents pôles en fonction des bateaux servira à la progression. "Avec Jürgen Gröbler, nous avons essayé de relancer des projets, comme le quatre sans barreur féminin. Les standards internationaux montent. Les rameuses ont réussi à grappiller des secondes tout au long de la saison. Leur objectif était de finir entre la 7e et la 9e place, elles ont terminé à la 10e, on n'est pas loin. La démarche est lancée, elles seront regroupées à l'Insep l'an prochain et nous pourrons établir une vraie dynamique de haut-niveau au quotidien".

Pour la pointe masculine, Sébastien Vieilledent rappelle la situation de l'an passé. "Nous avions seulement deux rameurs pointus qualifiés à Tokyo. Nous sommes en-dessous des standards internationaux, mais nous avons des rameurs de talent qui vont arriver dans le collectif cette saison ou que l'on va récupérer et relancer. La saison 2022 a permis de relancer une dynamique de projet : il faudra encore une année pour voir les premiers résultats". Jürgen Gröbler le soulignait également sur l'équipage présent à Racice : "à bord du bateau, on a des rameurs qui étaient U23, l'équipage est jeune". Plus globalement, il est satisfait que trois bateaux longs aient pu entrer en demi-finale. "Nous ne sommes pas encore compétitifs pour la finale A, peut-être le quatre de couple masculin qui a montré de belles choses sur la saison et qui en était proche. Le quatre sans barreur est un tout nouveau projet, prometteur pour le futur. Sur le quatre sans barreur masculin, ça prend plus de temps avec beaucoup de changements sur la saison". Jürgen Gröbler n'en démord pas : "on va analyser tout cela avec les entraîneurs, l'objectif est de qualifier davantage de bateaux l'an prochain. Nous voulons donner leur chance à ces différents projets".

Para-aviron : "la transition entre Tokyo et Paris est bonne"

Un titre, une médaille d'argent, deux de bronze. Le bilan en chiffres est bon en para-aviron. "Il y a eu un gros travail de débriefing réalisé par le staff et les équipes après Tokyo, note Sébastien Vieilledent, la feuille de route pour Paris 2024 a été déployée très vite. On peut aussi constater que la campagne de recrutement et de détection a bien fonctionné. L'équipe se renouvelle et l'on maintient nos cadres de Tokyo dans la dynamique avec le deux sans barreur PR3". Elur Alberdi et Laurent Cadot, arrivés cette année, montent déjà sur la première marche du podium du deux de couple mixte PR3, bateau désormais inscrit au programme des Jeux paralympiques. "On est sur les objectifs, on n'en attendait pas moins de cette équipe, la transition entre Tokyo et Paris est bonne mais ne nous reposons pas sur nos lauriers, les bateaux derrière nous se renforcent dans la perspective de 2024. La meilleure défense, c'est l'attaque".

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