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Championnats d'Europe : trois nouvelles médailles pour les Bleus à Bled !

Les Français n'ont pas été en reste dans cette bataille navale, parvenant à extraire de cette dernière journée des championnats d'Europe trois nouvelles médailles, dont une en or.

Les coups de pelles ont agité les eaux émeraude du lac de Bled. Les derniers des championnats d'Europe qui se sont achevés sur une journée consacrée aux finales, dans lesquelles s'alignaient neuf bateaux français. Parmi eux, cinq bateaux étaient présents en grandes finales.

Hugo Beurey avait appris lundi qu'il prendrait part à ces championnats d'Europe en skiff poids léger. Une décision qu'il ne peut pas regretter aujourd'hui ! Après une victoire en série jeudi, et deux jours à attendre pour courir sa grande finale, la stratégie allait être importante. "C'est l'Italien que je surveillais, explique-t-il, je savais qu'il ne finissait pas forcément bien". Parti très fort et pointant à la première place au passage des premiers 500 mètres de course, le Français a ensuite entamé un bord à bord avec l'ultra-alpin Niels Torre, à qui il a cédé une courte avance jusqu'au passage des 1500 mètres, avant de lancer l'enlevage et son ultime attaque, lui permettant de repasser la pointe devant et de franchir la ligne d'arrivée en tête, décrochant l'or. Et par la même occasion, le meilleur temps européen de la discipline. "Je suis resté sur le travail accompli avant Cazaubon, commente Hugo Beurey, le skiff est vraiment basé sur la valeur individuelle, ça fait plaisir, j'ai su repartir au bon moment. Je suis content d'être là". Maintenant, le Nancéien pense à rapidement remonter dans le deux de couple poids léger.

Finale A suivante pour le clan français, celle du quatre barré mixte PR3 avec Grégoire Bireau, Margot Boulet, Erika Sauzeau et Rémy Taranto, barrés par Emilie Acquistapace. Les tricolores retrouvaient leurs adversaires de la finale des mondiaux de Racice, avec quelques variantes dans les compositions… comme les Français d'ailleurs, qui accueillaient dans leurs rangs le jeune Grégoire Bireau. "Il bouge un peu trop mais on va le garder", souriait Rémy Taranto après la course. Et il avait des raisons de sourire. Les Français ont réalisé une belle course face à deux grosses écuries de la catégorie. "Les Allemands et les Anglais partent plus forts que nous, précise Margot Boulet, on a bien relancé aux 1000 mètres, mais ça n'a pas suffi pour remonter sur eux". Les tricolores décrochent tout de même une belle médaille de bronze. "On a des points techniques à régler, ajoute Rémy Taranto, mais notre bateau est en construction. C'est un premier parcours ensemble". Le petit nouveau justement, Grégoire Bireau, ne cachait pas sa joie de monter sur son premier podium international. "C'est un super moment, en plus avec des gens que j'apprécie".

Thibaud Turlan, Benoît Brunet, Guillaume Turlan et Téo Rayet avaient réussi à se qualifier pour la finale A du quatre sans barreur après les repêchages. Avant d'arriver à Bled, l'objectif qui leur avait été donné était justement le top 6. Après leur qualification, il avait été revu au top 4. Mais ce n'était pas assez pour les rameurs qui eux, avaient le podium en ligne de mire. Et ils se sont donné les moyens d'y arriver, même si après 500 mètres de course, leur bateau pointait à la sixième place. Mais allait s'en suivre une remontée de folie. "J'ai l'impression qu'on a fait un enlevage du début à la fin, sourit Téo Rayet, on avait tout le temps le pied au plancher". Le bateau français grignote l'écart qui les sépare de leurs adversaires et finissent par décaler les Roumains, les Suisses et les Polonais, s'emparant du bronze européen. "C'est une médaille qui rassure", ajoute Téo Rayet. Une motivation pour aller encore plus vite et envisager la suite de la saison. "Je savais qu'on avait beaucoup de watts dans le bateau, conclut Benoît Brunet, il fallait trouver les moyens de les exploiter. Un de nos points forts, c'est la confiance".

C'est un très beau plateau qui composait la finale A du deux de couple mixte PR2.  Les Britanniques et les Néerlandais se sont rapidement emparés de la tête de la course, laissant les autres concurrents se disputer la troisième place. Et ce sont finalement les Ukrainiens qui ont décroché le bronze. Encore au contact au passage des 500 premiers mètres, Perle Bouge et Stéphane Tardieu ont peu à peu perdu du terrain et passé la ligne d'arrivée à la sixième place.

Emma Lunatti et Margaux Bailleul couraient leur première finale en deux de couple, un tout jeune bateau issu du stage de Soustons. Dans cette course aussi, le trio de tête s'est rapidement détaché, même si les tricolores ont collé au train, mais l'écart ne leur a pas permis de rattraper leur retard. Les Bleues ont terminé à la quatrième place.

Finales B

Une belle pour Aurélie Morizot en finale B du skiff poids léger féminin, face à la Britannique Olivia Bates et la Polonaise Jessika Sobocinska. Les trois rameuses se sont envolées en tête de la course et après un long bord à bord jusqu'à mi-parcours, la tricolore a cédé du terrain, tout en parvenant à maintenir à distance la Norvégienne Oda Aagesen. Elle termine à la troisième place de la course, soit le neuvième rang européen.

Joséphine Cornut-Danjou et Pauline Tollard-Rossignol affrontaient une solide paire irlandaise, et les Tchèques médaillées d'argent à Zagreb il y a trois semaines dans leur finale B du deux sans barreur féminin. Les tricolores ont réussi à conserver leur quatrième place jusque sur la ligne d'arrivée, elles terminent au dixième rang européen.

Florian Ludwig et Armand Pfister avaient eux aussi de sérieux concurrents dans leur finale B du deux sans barreur masculin, comme les Néerlandais issus du huit vice-champion du monde à Racice l'an passé, la paire danoise médaillée d'or à la première étape de coupe du monde en Croatie… Les Bleus n'ont pas pris le meilleur des départs, et ont terminé à la sixième place de la course, soit le douzième rang européen. Une belle performance néanmoins pour ce bateau issu des rangs des U23.

Hugo Boucheron et Matthieu Androdias couraient en finale B du deux de couple masculin. Une course qui allait réserver son lot de suspens. Le duo tricolore pointait seulement à la cinquième place au passage des premiers 500 mètres, avant de lâcher les chevaux. Les Moldaves et les Roumains – qui doublaient dans le huit médaillé d'argent hier - s'affrontaient pour le leardership, les Français poursuivaient leur remontée et ont finalement terminé à la deuxième place.

Le directeur technique national Sébastien Vieilledent est revenu sur les performances des bateaux en finales A. "Nous sommes contents de l'opération d'avoir placé Hugo Beurey en skiff poids léger, d'avoir su tirer des opportunités de nos problématiques récentes sur le double. C'était une mise en pression nécessaire pour Hugo, ce titre nous ravit, notamment pour la construction du deux de couple ; quand on voit le niveau dans la catégorie, on comprend que le skiff constitue la réserve du double. Pour le quatre sans barreur masculin, je suis content pour les rameurs, ils avaient besoin de ça. Ce bateau est le fruit de la méthode, de la stratégie, cela n'a pas été simple à monter mais ça reste un long travail, on est loin d'être arrivés. Cette première étape est validée, dans la sérénité, avec de l'implication de la part des athlètes qui s'installent bien. Quant au quatre barré PR3, on se retrouve avec le même podium qu'en 2022 aux mondiaux, mais les écarts avec les Britanniques se resserrent et les Allemands sont attaquables. Nos rameurs sont certainement frustrés du résultat, notamment sur leur départ, mais c'est une bonne frustration. Le deux de couple féminin est dans les objectifs. Emma Lunatti et Margaux Bailleul sont tout de même allées chatouiller des médaillées mondiales, et il y avait un gros plateau dans la catégorie. Elles ont encore une marge de progression, il faut y aller pas à pas. Pour le deux de couple mixte PR2, on n'est certes pas au niveau escompté, mais l'équipage a vécu des Europe compliqués, avec une entrée dans la compétition compliquée, un repêchage réussi qu'ils n'ont pas su reproduire en finale".

Un résultat sur lequel est revenu Charles Delval, le responsable du projet Ambition 2024 Para : "La composition du bateau anglais est légèrement modifiée, le bateau allemand est toujours présent. En série, on a fait un gros travail de train notamment pour les passer, aujourd'hui en finale ça part moins bien. On rest dans la course pour la suite, même s'il manque encore des nations comme les Américains, les Australiens".

Avec un total de six médailles sur le week-end, dont deux titres, le directeur technique national ne cache pas sa satisfaction : "on est cinquièmes au classement des médailles, ce n'était pas arrivé depuis longtemps. Le bilan est donc plutôt positif. Cela nous permet de valider la stratégie pour la plupart des projets, la méthode… que l'on a raison sur la dynamique. On a de bonnes fondations, cette étape est validée mais il faut dès maintenant penser à la suite. Des nations sont montées en puissance durant l'hiver, les opportunités se réduisent, les espaces qu'il y avait encore la saison dernière se referment. Dès demain il faut penser aux prochaines échéances, comme la deuxième étape de coupe du monde à Varèse".

C'est en effet en Italie que se déroulera le prochain rendez-vous de l'équipe de France.

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