Cette deuxième journée de compétition à Belgrade était consacrée à la suite des séries, avec sept bateaux français en lice. Parmi eux, le quatre barré mixte PR3, en se qualifiant pour la finale A, a d'ores et déjà remporté son ticket pour les Jeux paralympiques de Paris.

Le temps reste estival dans la capitale serbe mais le vent s'est invité à la fête et a entraîné un resserrement des courses et un changement de planning. Sept bateaux tricolores entraient dans la danse des séries aujourd'hui, et quatre d'entre eux sont parvenus à passer directement à l'étape suivante de ces championnats. L'un d'entre eux a même eu droit à un sacré bonus : la coque a déjà sa place sur les eaux du stade olympique de Vaires-sur-Marne l'été prochain !

Et ce premier ticket pour Paris 2024, ce sont Margot Boulet, Erika Sauzeau, Rémy Taranto, Grégoire Bireau et leur barreuse Emilie Acquistapace qui l'ont décroché. La qualification pour la finale A le leur garantissait. Mais ce n'était pas gagné pour autant. Les Allemands sont partis très fort, et se sont installés en tête de cette série. Les Chinois leur ont emboîté le pas durant les 1000 premiers mètres. Non loin, les tricolores étaient en embuscade et ont repris l'avantage sur ces derniers dans le troisième 500, creusant l'écart dans la dernière partie de la course et terminant à la deuxième place, entrant ainsi en grande finale prévue samedi à 13 h 18. "On a fait pas mal de fautes dont une fausse pelle qui nous coûte, commente Erika Sauzeau, mais cette course, on est allé la chercher avec les tripes et en force, puisque sur la technique, on a un peu pêché au vu des conditions. On a encore du travail. En tous cas, l'objectif est rempli puisqu'on qualifie la coque pour les Jeux, c'était le premier objectif. On est un jeune équipage, on peut encore progresser, on continue à s'accrocher, il y a encore beaucoup de boulot".

Laurent Cadot et Elur Alberdi nous ont presque fait peur. Leur série du deux de couple mixte PR3 comptait les Ukrainiens médaillés de bronze aux mondiaux de Racice, les Britanniques eux aussi médaillés de bronze à l'étape de coupe du monde de Varèse en mai. Les Français, champions du monde en titre, pointaient à la troisième place jusqu'au passage du troisième 500, et c'est sur l'enlevage qu'ils ont fait la différence, en remportant la course. C'est donc directement en finale A qu'on les retrouvera vendredi à 14 h 46.

La série du deux de couple féminin dans laquelle évoluaient Margaux Bailleul et Emma Lunatti s'est réellement disputée entre les Françaises et les Roumaines, championnes du monde et d'Europe en titre. Ces dernières ont pris les commandes de la course, les Françaises parvenant sans problème à maintenir leur deuxième place face aux Allemandes et aux Grecques. C'est donc en demi-finale mondiale qu'on les retrouvera vendredi, en fin de matinée.

Dans la deuxième série du quatre sans barreur masculin, Téo Rayet, Benoît Brunet, Guillaume Turlan et Thibaud Turlan affrontaient les Britanniques vainqueurs des championnats d'Europe, des étapes de coupe du monde de Varèse et Lucerne… Ce sont d'ailleurs eux qui ont pris le leadership et ne l'ont plus lâché, mais il restait un ticket pour les demi-finales à prendre. Et ce sont les Français qui s'en sont emparés, ne laissant espérer ni les Roumains, ni les Italiens. Une deuxième place qui les envoie en demi-finale mondiale, jeudi vers midi.

Emma Cornelis et Agathe Oudet faisaient face à des concurrentes de haut niveau : les Grecques, championnes U23 à Plovdiv il y a un mois, les Américaines médaillées d'argent à Lucerne. Le seul ticket pour la demi-finale dans leur série allait donc être difficile à décrocher pour la nouvelle paire tricolore. Elles ont franchi la ligne d'arrivée en cinquième position et courront donc en repêchage demain en fin de matinée.

Laura Tarantola et Claire Bové vont devoir passer par la case repêchages. Chaque série ne donnait droit qu'à deux tickets pour les demi-finales. Des tickets dont se sont emparés les Canadiennes et les Polonaises durant une grande partie du parcours. Les Françaises, cinquièmes jusqu'au passage des 1000 premiers mètres, ont alors entamé une remontée, mais elles ont franchi la ligne d'arrivée en troisième position. Rendez-vous demain en fin de matinée pour la suite des opérations.

La dernière course de la journée pour les Français fut la série du quatre de couple féminin. Et le défi était relevé pour Violaine Aernoudts, Audrey Feutrie, Hélène Lefebvre et Jeanne Roche, face aux Britanniques médaillées de bronze à Lucerne, aux Ukrainiennes finalistes sur le Rotsee et des Roumaines qui, dans leur équipage, comptaient des médaillées d'or aux derniers mondiaux U23. Les tricolores ont dû se contenter de la quatrième place et courront en repêchage demain à 12 h 29.

Le directeur technique national Sébastien Vieilledent est revenu sur ces deux premières journées de compétition : "Le démarrage de ces championnats est satisfaisant, dans les clous. La première journée a été réussie, on a encore besoin de monter en puissance pour être là où l'on voudrait être. Pareil pour la deuxième journée, avec quelques points à recaler qui sont déterminants. On est sur des qualifications olympiques, il n'y a aucun doit à l'erreur. La ligne d'eau d'à côté sera intransigeante ! Ce sera comme ça tous les jours, quel que soit le niveau, et cela se jouera comme ça dans toutes les catégories. On est prêts à ça, il y a de la confiance, de la sérénité et de la concentration. Pour les bateaux paralympiques, les PR3 sont entrés dans la compétition aujourd'hui. C'est de bon augure, demain ce sera au tour des PR1 et PR2. Toute l'équipe de France olympique et paralympique attaque ces championnats sur de bonnes bases par rapport au travail réalisé cette saison. Pour les quelques points de détails sur certains bateaux, on va vite rectifier le tir".

Fin des séries demain avec l'entrée en scène de Nathalie Benoit et Alexis Sanchez en skiff PR1 et du double mixte PR2 de Stéphane Tardieu et Perle Bouge, et des trois repêchages pour les bateaux n'ayant pas validé leur place pour la suite aujourd'hui.