Les hostilités ont démarré aujourd'hui sur le Rotsee. Si deux bateaux français s'alignaient en courses préliminaires avant leur finale de mardi, trois autres ont déjà franchi le cap des séries et ont eux aussi gagné leur place en finale dans deux jours.

C'est le dernier rendez-vous avant les Jeux olympiques et paralympiques pour celles et ceux qui briguent un ticket pour Paris. La régate de la dernière chance, comme on l'appelle dans l'aviron, a débuté aujourd'hui à Lucerne, sur le mythique Rotsee, avec les séries mais aussi les courses préliminaires pour les disciplines ne dépassant pas six bateaux engagés. Des conditions idéales en cette première journée cruciale pour dessiner la hiérarchie des embarcations qui se disputeront les derniers quotas pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Les sept équipages français se sont lancés dans cette ultime bataille le couteau entre les dents.

La première course de la matinée pour les tricolores fut la série du skiff masculin PR1. Le Marseillais Alexis Sanchez a pris les commandes d'entrée de jeu, creusant l'écart sur le deuxième 500, l'accentuant encore sur le deuxième 1000 pour franchir la ligne d'arrivée en tête en 9:30.43, avec plus de 28 secondes d'écart sur le skiffeur chinois. Il s'alignera donc en finale mardi à 10 h 18.

Benjamin Daviet et Perle Bouge ont réalisé une belle course en série du deux de couple mixte PR2. Ils en ont pris la tête dès les premiers mètres, à la lutte avec les Israéliens qui ont repris l'avantage dans le troisième 500, sans jamais distancer les tricolores qui ont alors tout tenté sur l'enlevage. Seule la première place permettait de s'inscrire directement en finale, mais pour 2 centièmes, le duo français devra passer par le repêchage demain à 9 h 44.

C'est une course préliminaire pour l'attribution des lignes d'eau qui attendait le deux sans barreur féminin d'Emma Cornelis et Joséphine Cornut-Danjou ce matin. Une course qui a été dominée par la paire danoise, les Françaises terminant le parcours à la cinquième place. Les compteurs seront remis à zéro en finale mardi à 10 h 31.

Laura Tarantola et Claire Bové retrouvaient en série leurs adversaires de la finale tokyoïte, les Italiennes championnes olympiques. Mais nos vice-championnes olympiques ont clairement affiché leurs intentions, survolant leur course et creusant l'écart à chaque coup de pelle, s'emparant de la première place qualificative pour la finale mardi à 11 h 20, laissant la deuxième place aux Transalpines avec plus de 14 secondes d'avance. Les voyants sont au vert pour le duo tricolore. "C'est rassurant de finir la première course comme ça, sourit Frédéric Perrier, entraîneur de l'équipage, dans un bon train, en prenant l'écart et en le maintenant. Sans être en surrégime, elles ont creusé avec les Italiennes. On verra mardi. Mais il y a aussi les Grecques, elles en ont sous le pied". Mais les Françaises n'ont pas encore joué toutes leurs cartes.

Hugo Beurey et Ferdinand Ludwig ont eux aussi pris les devants dans leur série du deux de couple poids léger. Les Français ont assuré la première place en maintenant à distance le bateau grec, plus sérieux concurrent dans cette course, résistant à sa remontée sur l'enlevage dans le dernier 500. Rendez-vous mardi à 11 h 30 pour la finale. "C'est une bonne première course, note l'entraîneur du bateau Thibaud Chapelle, mais comme toute première course avec quelques petites erreurs. On va encore prendre du niveau sur la finale, mais on est bien partis. La consigne était de gagner la série pour éviter le repêchage, mais sans griller toutes les cartouches".

Violaine Aernoudts, Jeanne Roche, Hélène Lefebvre et Elodie Ravera-Scaramozzino savaient que leur course préliminaire du quatre de couple serait serrée, avec un bateau ukrainien très solide. Mais c'était sans compter sur les Américaines qui ont repris l'avantage dans le dernier 500, suivies par les nations aguerries de la discipline comme le Canada et la Nouvelle-Zélande. Verdict final mardi à 12 h 21 pour déterminer quelles seront les lauréates des deux tickets pour Paris.

Valentin Onfroy, Victor Marcelot, Yoann Lamiral et Théophile Onfroy ont débuté leur aventure en quatre de couple il y a moins de deux semaines mais l'association semble fonctionner. Les Australiens ont pris les commandes de la série, les Français leur ont emboité le pas jusqu'à mi-parcours, mais les Estoniens étaient en embuscade et ont repris l'avantage sur les tricolores qui ont terminé à la troisième place. Ils passeront donc par les repêchages demain à 11 h 06. "C'est une course intéressante, commente leur entraîneur Sébastien Bel, aujourd'hui il fallait voir où ils se situent, quel est leur niveau dans la hiérarchie. Ils ne savaient pas où ils allaient, maintenant ils savent ce qu'ils sont capables de faire et ce qu'il faut améliorer, notamment sur le dernier 500".

Deux repêchages au programme donc pour les tricolores demain à Lucerne. Une dernière chance de prendre part aux finales de la dernière chance.