Le Rotsee a quitté ses habits de régate de qualification pour enfiler ceux de la deuxième étape de coupe du monde. Six équipages français sont en lice ce week-end à Lucerne, pour une première prise de température de la concurrence.

Chaque année, Lucerne accueille la dernière étape de coupe du monde, ultime rendez-vous avant les championnats du monde d'aviron. Mais tous les quatre ans, calendrier olympique oblige, c'est la deuxième étape qui s'y tient, dans la foulée de la régate de qualification olympique et paralympique.

Trois équipages tricolores alignés ce week-end sur cette deuxième manche avaient déjà qualifié leur coque l'an dernier aux mondiaux de Belgrade, et sont accompagnés de trois autres bateaux. Des courses qui, pour les tricolores, ont commencé sous le soleil dans la matinée pour s'achever sous la pluie l'après-midi, après une pause allongée en raison de conditions météo difficiles.

Baptiste Savaete a mené sa série du skiff poids léger masculin de bout en bout. Un temps en bord à bord avec soin homologue japonais, c'est le skiffeur américain qui lui a donné un peu de fil à retordre dans le deuxième 1000. Mais au final, le tricolore a su contenir ses attaques et franchir la ligne d'arrivée en premier, s'offrant ainsi un ticket direct pour la finale A demain à 13 h 04, avec une ligne d'eau centrale. "C'est une bonne entrée en matière, commente le skiffeur, ça fait toujours plaisir de gagner des courses. J'ai encore quelques crans à prendre je pense. La prochaine étape c'est demain, la finale. Je vais être très concentré dessus".

Le matin en série du skiff poids léger, Aurélie Morizot avait terminé à la quatrième place de la course, ne pouvant donc pas prétendre au seul ticket en jeu pour la finale A. L'après-midi en repêchage, décalé en raison des conditions météo compliquées sur le Rotsee, la rameuse de Boulogne 92 a rectifié le tir, terminant à la deuxième place derrière la skiffeuse américaine. Elle courra donc en finale A demain à 12 h 48.

En série du deux de couple féminin, Margaux Bailleul et Emma Lunatti couraient le matin contre le duo irlandais qui avait terminé cinquième, juste devant elles, lors des championnats du monde de Belgrade l'an dernier, mais aussi contre le bateau norvégien champion d'Europe cette année à Szeged. Encore troisièmes au passage des 1000 mètres, elles ont finalement terminé à la quatrième place de la course et ont dû passer par le repêchage cet après-midi. C'est un tout autre scénario qui s'est alors joué. Les Françaises pointaient à la deuxième place derrière les Lituaniennes médaillées d'argent aux mondiaux en 2023 et aux Europe le mois dernier, avant de reprendre l'avantage et creuser l'écart en fin de parcours, franchissant la ligne d'arrivée en tête. Demi-finale demain à 9 h 47.

Hugo Boucheron et Matthieu Androdias sont tout de suite entrés dans le vif du sujet en série du deux de couple masculin, opposés aux tenants du titre mondial, les Néerlandais Melvin Twellaar et Stefan Broenink. Des Néerlandais qui ont pris d'entrée de jeu les commandes de la course et se sont emparé de la seule place qualificative pour la finale, les Français passant la ligne d'arrivée en troisième position. "Les moyens employés aujourd'hui ne sont pas à la hauteur du projet des garçons, commente leur entraîneur Alexis Besançon, je les attendais plus proches des Néerlandais, plus proches de ce qu'ils sont capables de faire depuis trois semaines et demie à l'entraînement". Une situation constatée également par Hugo Boucheron : "à l’entraînement on était bien meilleurs que ce qu’on a fait ce matin, c’était très régulier pendant trois semaines, et là on est vraiment très en-dessous de ce qu’on a fait à l’entraînement". On les retrouvera en repêchage demain à 9 h 52.

En quatre sans barreur masculin, Thibaud Turlan, Guillaume Turlan, Benoît Brunet et Téo Rayet couraient aux côtés – ou contre - Florian Ludwig, Alistair Gicqueau, Nikola Kolarevic et Armand Pfister. Ils affrontaient les Britanniques, champions du monde de la discipline depuis 2022 et l'Australie, détentrice du titre olympique. Cette dernière a pris rapidement le leadership, mais Thibaud Turlan, Guillaume Turlan, Benoît Brunet et Téo Rayet ont réussi à tenir bon face à la Grande-Bretagne et ont terminé à la troisième place. "On fait une grosse course, note Téo Rayet, on est restés dans notre bulle, on a réussi à accrocher tout le monde. A la fin, ça se joue à la bagarre, à pas grand-chose. On a joué notre carte, ça a failli passer. On est dans le coup, on a encore progressé par rapport à Szeged, demain il va falloir faire une course à notre niveau pour aller chercher la finale". Bastien Tabourier, l'entraîneur du bateau, confirme : "on essaie de construire intelligemment notre saison, on prend petit cran par petit cran. Ca vient confirmer les progrès entrevus sur les entraînements, sur les Europe. Ca reste une troisième place, on garde les pieds sur terre, on ne passe pas directement en finale, mais on n'est pas si loin. On a quelques pistes d'amélioration pour la suite, on va bosser dessus. Il nous reste 60 jours, ça nous fait une course en plus".a

Florian Ludwig, Alistair Gicqueau, Nikola Kolarevic et Armand Pfister ont quant à eux terminé à la cinquième place. Repêchage pour les deux bateaux tricolores demain à 11 h 05.

Tous les bateaux tricolores seront à nouveau sur le Rotsee demain. Deux courront pour un podium, les quatre autres pour entrer en finales dimanche.