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Le quatre sans barreur masculin sixième de la finale des championnats du monde

La cinquième et dernière journée des championnats du monde U19, disputés à Trakai (Lituanie) depuis mercredi, marquait l’ultime occasion pour les jeunes rameuses et rameurs tricolores de s’exprimer sur les eaux du lac Galvė. Quatre équipages français étaient engagés ce dimanche, avec en point d’orgue la finale A du quatre sans barreur masculin.

Médaillé de bronze lors des championnats d’Europe U19 en mai, le jeune quatre sans barreur tricolore (Balthazar Mezoughi Auguste, François Stambach, Mayeul Sion et Adam El Hamri) découvrait ce matin le très haut niveau d’une finale mondiale. Loin de faire office de favori, l’équipage voulait « bien figurer pour cette première finale internationale ». Dès le départ, les Anglais et les Italiens ont pris l’ascendant, laissant un peloton compact se disputer les accessits. Longtemps au coude-à-coude, les Français ont peu à peu cédé du terrain dans la seconde moitié de course, terminant finalement sixièmes. « On était déjà très contents d’être arrivés jusque-là », explique Adam El Hamri. « On a tout donné mais on n’a pas vraiment su appliquer notre stratégie ». François Stambach souligne le chemin parcouru : « À chaque étape, on a réussi à valider des choses, même si là, ce n’est pas la course qu’on attendait. On est tous J17 ou J16, et on a réussi à rentrer en finale mondiale. C’est une belle performance. On est tous fiers ». Pour Mayeul Sion, l’aventure ne fait que commencer : « C’est dommage de finir sur un parcours moyen par rapport à hier en demi-finale. Mais franchement, on a été contents de vivre toutes ces épreuves ensemble. C’est que le début. »

Premières à entrer en lice ce matin en deux sans barreur, Manon Ahyee-Labart et Kassandra Pividori affrontaient des Allemandes parties très vite, avec déjà cinq secondes d’avance après les premiers 500 mètres. Solidement installées en deuxième position, les Français ont produit un gros effort pour revenir dans la deuxième partie de course, échouant à seulement six dixièmes de la victoire. Elles prennent la deuxième place de la finale B, soit la huitième mondiale. « Même si c’est une finale B, tout le monde veut la gagner », rappelle Manon Ahyee-Labart. « On a essayé de partir fort, mais les Allemandes sont parties très vite et ça nous a un peu impactées. On est quand même contentes d’avoir fait une bonne course. On s’est fait plaisir, contrairement à hier, et ça nous a boostées. Peut-être qu’on a trouvé nos limites, mais je pense qu’on en ressortira encore plus fortes. »

Dans une course disputée où Autrichiennes, Irlandaises et Croates se sont relayées en tête de la finale B du quatre sans barreur féminin, Lou Philippe, Éléa Dalla Costa, Yoana De Almeida Ceia et Lydie Pervieux ont montré une belle combativité. Cinquièmes à mi-parcours, elles ont repris les Autrichiennes dans la deuxième moitié de la course pour finir quatrièmes de la finale B, soit dixièmes mondiale. « Globalement, ça s’est plutôt bien passé », analyse Lou Philippe. « On est bien parties dans le tas, même si au mille mètres, on a manqué un peu d’agressivité. On n’a rien lâché ». Lydie Pervieux retient de ces championnats du monde « de bonnes courses, surtout la demi-finale », et voit dans cette confrontation internationale « une occasion d’apprendre pour les saisons à venir ». Pour Yoana De Almeida Ceia, « c’est une expérience unique. On s’est bien amusées et je pense qu’on peut être fières de ce qu’on a fait. Ça donne envie de continuer, de toujours faire mieux ».

Derniers Tricolores en lice, les rameurs du quatre de couple (Jordan Godde, Maël Khaloua, Louis Merdens et Quentin Thomas) partaient avec le moins bon chrono de cette finale B. Ils ont pourtant pris un départ incisif, passant en tête après 500 mètres. « On a fait un gros départ, on est partis plus fort qu’hier et ça s’est senti », confirme Quentin Thomas. « On est resté 250-300m aux commandes avant que les Irlandais n’attaquent. On est restés dans le tas tout au long de la course mais on n’a pas arrêté de relancer des séries. On a fait une course à bloc ». Ils terminent troisièmes de cette finale B, soit la neuvième place au classement mondial.

Pour Antonio Maurogiovanni, directeur de l’équipe de France d’aviron, « ces championnats du monde ont été une expérience riche et formatrice pour toute notre équipe. Dans l’une des éditions post-olympiques les plus relevées de ces dernières années, nos athlètes et entraîneurs ont abordé la compétition avec engagement, professionnalisme et détermination.
Nous avons connu des moments révélateurs de notre potentiel : un équipage a atteint le top 6 et un autre était bien parti pour y parvenir avant qu’un incident, survenu à seulement trois coups de l’arrivée, ne vienne interrompre sa progression. Ces performances encourageantes montrent aussi le chemin qu’il nous reste à parcourir. Il nous faudra continuer à élargir notre vivier de talents, élever encore nos standards techniques et physiologiques, et renforcer nos liens avec les clubs et les zones.
Comme pour les U23, cette campagne U19 nous rappelle combien il est essentiel de savoir répondre présent dans les moments décisifs. Transformer des prestations prometteuses en médailles demandera un travail régulier sur l’exécution technique, la préparation physique et la résilience mentale.
Dans les prochaines semaines, nous analyserons en détail avec les entraîneurs et le staff les points clés à améliorer. La réussite au plus haut niveau repose sur une réflexion honnête et un développement ciblé – un processus déjà engagé.
C’est encourageant de savoir qu’une partie des rameurs engagés sur ces championnats du monde pourra encore courir en U19 en 2026. En poursuivant le travail main dans la main entre clubs, nos zones, pôles et le haut-niveau, la Fédération Française d’Aviron reste pleinement mobilisé pour accompagner ces jeunes sur le long terme, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028.
Je tiens à remercier chaleureusement nos athlètes, pour leur passion et leur résilience ; nos entraîneurs, pour leur dévouement sans faille ; notre équipe médicale et d’encadrement, pour son professionnalisme ; la Fédération Française d’Aviron, pour sa confiance et son soutien à notre vision ; et enfin les familles et clubs, piliers du développement de nos athlètes. »