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Me connecter / Créer mon compteC’est avec une besace remplie de huit médailles - dont une du métal le plus précieux et cinq décrochées par les juniors - que l’équipe de France a refermé le chapitre des championnats du monde de Beach Rowing Sprint à Oeiras.
Il y aura un avant et un après Oeiras. En 2019, l’équipe de France quittait Shenzhen et la première édition des championnats du monde de Beach Rowing Sprint avec deux médailles. Des débuts encourageants dans une discipline encore balbutiante. Deux ans plus tard, les Bleus ont brillé sur la scène internationale. Huit médailles, dont une d'or, c’est un bilan exceptionnel. Une réussite collective. Il faut aussi bien féliciter les rameurs et rameuses, concentrés et récompensés de leurs efforts, que les entraîneurs et l’encadrement, qui ont fourni un travail considérable, des sélections jusqu’aux podiums, en passant par le stage à La Seyne-sur-Mer. Au Portugal, la France s’est posée comme la nation dominante du Beach Rowing Sprint.
On a eu peur de s’être enflammés un peu trop rapidement après les résultats exceptionnels obtenus hier, lorsque Ivan Bové s’est emmêlé les avirons à la deuxième bouée. Une pénalité de trente secondes venait en conséquence s’ajouter à son chrono et sa victoire, décrochée face à l’Égypte, devenait caduque. Le solo tricolore avait montré de solides aptitudes et le voir médaillé n’aurait surpris personne. Satanée bouée !
Donovan Savary et Rémy Rabal avaient eux aussi fait l’amère expérience d’une mauvaise manœuvrée. Une erreur de navigation leur avait fait perdre la troisième place des séries, vendredi. Finalement sixième, le double junior hommes devait se défaire en quarts de finale des Etats-Unis, auteurs du meilleur chrono. Les rameurs tricolores n’ont pas simplement gagner : ils ont terrassé les Américains, possédés par un esprit de revanche énorme. Et face à l’Italie, ils refaisaient le coup. Donovan Savary s’envolait dans le ciel portugais pour actionner le buzzer qui les envoyait en finale A, où ils ont longtemps tenu tête aux Espagnols, sans parvenir à les tromper. Cette magnifique médaille d’argent, la cinquième de l’équipe de France, était pleinement méritée.
On se préparait tout doucement à une montée en puissance. Le double junior femme, d’office qualifié pour les demi-finales, devait s’appuyer sur la réussite qui accompagnait le collectif France depuis le début des Mondiaux. Mais un départ moyen a condamné Maxence Dupuis et Elise Beguin à un exploit face aux Suédoises qui n’est jamais venu. Les larmes dévalaient le visage de Maxence Dupuis. Fort heureusement, les entraîneurs tricolores ont trouvé les bons mots pour fomenter une réaction. Animées par un sentiment de révolte, souhaitant montrer que leur place était normalement en finale A, les deux rameuses ont garni leur armoire à trophées d’une breloque de bronze.
Il restait un équipage junior. Celui qui devait clore en beauté la participation des Juniors aux Mondiaux de Beach Rowing Sprint. Le double mixte, porté par Aurore Combes et Kerrian Boulay, déjà assuré de disputer une finale. Restait à savoir laquelle. Les Tricolores n’ont laissé aucune place au hasard, écartant la Tunisie en demi. Les Etats-Unis se dressaient face à eux. La France se retrouvait aux portes du titre mondial. Une nouvelle fois. Il était hors de question de célébrer, encore, une médaille d’argent. Alors, ils ont déroulé un plan parfait : un slalom parfait, un virage qui ferait pâlir une Formule 1 dans les rues escarpées de Monaco et un retour express pour officialiser le carton plein des Juniors : cinq bateaux, cinq médailles, dont une d’or, et une Marseillaise qui a retenti et a été reprise par toute l’équipe de France.
La dernière à monter sur la scène, c’était Maya Cornut-Danjou. La Libournaise était la plus attendue. A juste titre. Elle a survolé chacune de ses courses et ses apparitions ont été ponctuées de succès. Elle est malheureusement tombée en finale sur une Canadienne qui a mieux surfé pour s’emparer de la dernière médaille d’or en jeu. Une fois la déception passée, Maya Cornut-Danjou savourait à sa juste valeur la breloque argentée, la sixième de ce métal sur les huit glanées. Entre les sourires et les médailles, la photo du collectif tricolore était éblouissante ! L’équipe de France peut envisager sereinement son futur en Beach Rowing Sprint, qui a définitivement gagné ses lettres de noblesse à Oeiras.