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Un retour en argent pour Laura Tarantola et Claire Bové à Lucerne

Les Bleus ramènent une médaille de la dernière étape de coupe du monde, mais l'échéance, qui reste une régate de travail vers les mondiaux de Racice, a permis de voir de belles performances individuelles et collectives de la part des bateaux en course.

Le rideau est tombé sur la Coupe du Monde d'aviron, avec la fin de la dernière étape du circuit à Lucerne. Huit bateaux tricolores étaient alignés dans les différentes courses aujourd'hui, dont cinq en finales A. Et le deux de couple féminin poids léger a donné le sourire aux supporters français présents sur les bords du Rotsee.

 

L'argent pour Laura Tarantola et Claire Bové : "la machine est en route"

Les 500 premiers mètres de la finale A du deux de couple féminin poids léger furent très serrés, avec des bateaux italiens et polonais remontés. Mais le duel pour la tête de course devint rapidement franco-britannique. Laura Tarantola et Claire Bové ont collé à leurs adversaires d'outre-Manche durant tout le parcours, parvenant à remonter sur les derniers mètres et à se rapprocher au plus près, mais ce sont les Britanniques qui ont passé leur pointe en premier en 6:50.17, les tricolores terminant deuxièmes en 6:50.55 et remportant l'argent.

"C'était une belle course, commente Laura Tarantola, on est heureuses du résultat, heureuses d'être de retour". Les deux rameuses signent un beau retour en poids léger. "Peu importe la couleur du métal, poursuit Claire Bové, mais l'argent, c'est trop bien. C'est notre première course difficile depuis Tokyo, on a fait un gros troisième 500, à la fin on a accéléré, mais les Britanniques étaient plus fortes. On est vraiment heureuses de faire partie des rameuses médaillées à Lucerne !". La concurrence est là, et faire des courses comme celle-ci n'est pas pour déplaire aux deux tricolores. "Cela fait plaisir, un an après Tokyo, de revenir comme ça, lance Laura Tarantola. Depuis les Jeux, les Britanniques sont au taquet, et pouvoir jouer comme ça avec elles, ça donne envie de retourner à l'entraînement et d'accumuler les bornes pour grappiller ce qui manque. La machine est en route". Et c'est avec le sourire qu'elles sont allées au podium retrouver leurs adversaires du jour, avec déjà les championnats d'Europe de Munich en ligne de mire.

 

Les poids léger continuent leur belle saison

La finale du deux de couple masculin poids léger a elle aussi été le théâtre d'un bel affrontement, avec deux bateaux italiens venus chacun défendre ses chances de sélection en équipe nationale. Ferdinand Ludwig et Hugo Beurey ne se sont pas laissé troubler par l'enjeu. La lutte fut serrée sur l'eau, car si les Italiens se sont envolés en tête pour les deux premières places, le bronze restait à la portée des Français et des Norvégiens, les deux embarcations passant le deuxième 1000 en bord à bord. Mais ce sont finalement les Scandinaves qui se sont emparés de la dernière médaille pour 42 centièmes de seconde, les Bleus terminant à la quatrième place. Un classement dont ils n'ont pas à rougir, pour ce bateau en reconstruction cette saison.

"On a attaqué fort, commente Ferdinand Ludwig, c'est aussi notre qualité, mais là, peut-être un peu trop. C'est ce qui a pêché derrière, mais c'est aussi ce qu'on s'était dit avant. On a tenu notre stratégie, maintenant on va travailler sur le coup par coup, pour être plus précis sur le geste en milieu de parcours et accrocher le train avec moins d'efforts pour ne plus se faire avoir".

 

Lucerne aura donné des ailes à Emma Lunatti. La finale A du skiff féminin fut, comme les autres, une épreuve dans laquelle on ne se fait pas de cadeau. La rameuse tricolore a donné du fil à retordre à ses concurrentes et pointait même à la deuxième place après 500 mètres de course et à la troisième à mi-parcours. Mais le deuxième 1000 allait s'avérer plus compliqué et c'est en sixième position qu'elle a franchi la ligne d'arrivée. Une aventure à Lucerne qui mérite néanmoins d'être soulignée et inscrit son nom dans le palmarès de l'aviron français, après Sophie Balmary il y a 15 ans.

"Elle a fait une super course, lance sa coache Camille Ribes, elle est en finale A face à une championne du monde, une championne olympique… L'objectif était qu'elle puisse jouer et participer au jeu, elle y est parvenue en prenant les choses à son compte". Un bilan positif partagé avec la rameuse : "c'était cool, mais sur les derniers 700 mètres ça l'était moins. Je n'ai pas pu relancer dans le dernier 500, mais j'ai montré que je pouvais partir fort pour exister dans une finale".

 

Un autre rameur français a marqué l'histoire de l'aviron tricolore, avec une première médaille en skiff toute catégorie en coupe du monde il y a trois semaines à Poznan et une nouvelle finale A sur le Rotsee. Matthieu Androdias ne s'était pas mis d'objectif chiffré sur cette coupe du monde, mais son parcours laissait espérer une médaille. Sur la finale A, il n'a pas pu rivaliser avec ses adversaires et a terminé à la sixième place. "C'est sans doute la course de trop du week-end, explique-t-il, c'est aussi un apprentissage du skiff. Il y a eu trois courses en 24 heures, j'ai laissé des plumes sur les deux dernières. Je n'avais pas le réservoir aujourd'hui. Mais je me suis surpris sur le quart malgré tout ce qui s'est passé cette saison". Le rameur a en effet dû conjuguer de nombreux bouleversements côté sportif, mais aussi personnel avec la naissance de son fils, et une infection au Covid-19 il y a deux semaines. "La semaine dernière en stage, je n'arrivais pas à faire 1000 mètres à allure de course. Si on regarde tout ça, le bilan est positif, mais ce n'est pas ce que j'imaginais, je n'ai pas pu jouer. J'aurais aimé être au niveau que j'ai montré physiquement et techniquement, je reste donc frustré et amer". Il va falloir maintenant recharger les batteries avant les prochaines échéances.

Dernière finale du clan tricolore, celle du quatre de couple masculin. Victor Marcelot, Benoît Brunet, Valentin Onfroy et Théophile Onfroy étaient alignés face à des finalistes olympiques et des médaillés à Poznan sur la deuxième étape de coupe du monde. Le challenge promettait donc d'être relevé. Les Polonais et les Italiens ont pris la tête de course, tandis que la bataille faisait rage parmi leurs poursuivants. C'est à la cinquième place de cette finale A que le bateau tricolore achève son parcours à Lucerne.

 

De bons résultats en finales B

Margaux Bailleul et Violaine Aernoudts ont réalisé une très belle course. Parties fort, les tricolores ont pris la tête et ne l'ont plus laissée tout au long du parcours, remportant la finale B du deux de couple féminin avec près de trois secondes d'avance sur les Norvégiennes.

C'est dans les derniers mètres que s'est décantée la finale B du quatre sans barreur féminin. A la bagarre sur les 2000 mètres du parcours, Maya Cornut-Danjou, Julie Voirin, Adèle Brosse et Emma Cornelis ont terminé à la quatrième place de la course.

La lutte fut acharnée en finale B du skiff masculin avec quatre adversaires en lice pour la première place. Sur l'enlevage et dans les derniers mètres, Hugo Boucheron a remporté la course avec seulement quatorze centièmes d'avance sur l'un des deux skiffeurs hongrois.

 

 

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 "Le bilan global est positif avec six bateaux en finales A, cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu ça. On est sur une bonne dynamique d'ensemble".  Lucerne était envisagé comme une régate de travail, et sur les bateaux présents sur le Rotsee, le DTN est satisfait de ce qui a été accompli. "Le deux de couple poids léger féminin revient avec une médaille après un passage en open, et de belle manière. Pour les hommes, le bateau se stabilise dans sa performance, ils sont frustrés et c'est bien, mais par rapport au plan qu'on avait fixé, on est en avance".

Du côté de la couple masculine, son ressenti est également positif. "La stratégie est de relancer le deux de couple champion olympique, en passant par le skiff. On décroche la 6e et la 7e place. La victoire d'Hugo en finale B est rassurante, et Matthieu a montré qu'il était un grand skiffeur en dominant les trois quarts de ses courses ici. Le double est maintenant de retour pour préparer la meilleure performance possible aux mondiaux. En quatre de couple, on repart de zéro, et on décroche une 5e place en finale A, au contact, avec Théophile Onfroy qui reprend tout juste sur une grosse régate comme celle-ci".

Même sentiment sur le groupe féminin : "Le résultat d'Emma Lunatti est à souligner, aussi bien individuellement que pour le groupe : la championne de France est en finale A à Lucerne. Le deux de couple monté au pied levé s'est fait plaisir et a remporté une belle 7e place. Pour la pointe, on repart de plus loin. Aujourd'hui, on a pu voir un bon 1250 mètres abouti. On est en reconstruction du système que l'on subissait jusqu'à présent. Au global, tout cela est positif, ça ne sourit pas sur les médailles, mais elles sont attrapables. On est sur le bon chemin de marche".

 

Prochain rendez-vous pour l'équipe de France : les championnats d'Europe à Munich dans un mois.

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